Désignation n La Sonatrach a décidé, hier, de procéder à un énième changement à la tête de la SAA/Le Doyen, confirmant par-là son incapacité à trouver la meilleure solution pour gérer le MCA. Hier, c'était le branle-bas de combat à la Sonatrach où les supporters du Mouloudia d'Alger étaient à l'écoute de ce qu'allait advenir du président du conseil d'administration Abdelkrim Raïssi et de l'avenir du staff technique composé notamment du duo Artur Jorge et Valdo. Mais voilà qu'en fin de matinée, les membres du conseil d'administration sont conviés au siège de Sonatrach pour une réunion présidée par le P-DG en personne, Amine Mazouzi qui prendra une série de décisions autour d'un seul point inscrit à l'ordre du jour : remaniement au sein du MC Alger. La première est la transformation de la SAA/Le Doyen en une filiale de Sonatrach, afin de rendre sa gestion plus conforme et plus efficace. Du coup, le Mouloudia d'Alger, en tant qu'entité, passe sous la coupe de M. Remili Akli, directeur des filiales de Sonatrach. Deuxième décision : la désignation de M. Betrouni Achour, ancien cadre et retraité de la Sonatrach en qualité de président du conseil d'administration en remplacement de M. Raïssi Abdelkrim, qui reprend sa place en tant que membre dudit conseil. Troisième décision : remaniement du conseil d'administration avec la désignation de nouveaux membres, en l'occurrence M.M. Belhocine Djaâfar, président du Groupement Sportif des Pétroliers (GSP) et de Chouchou Djamel, en remplacement de Hadj Taleb et Meghouche. On notera également au passage le départ de M. Bedja, ‘'l'argentier'' du club, et de Rafik Hadj Ahmed, dont le limogeage était dans l'air après sa suspension par la ligue de football professionnel (LFP) pour une année. Du côté du CSA/MCA, la représentation au sein du conseil d'administration change de main puisque le président Mebarek Abdelghani, qui s'est dit partant - un PV a été même rédigé dans ce sens - avant de répondre à l'invitation de M. Remili pour la réunion d'hier, a décidé, sans recourir au bureau exécutif, de désigner Tourqui Messaoud à la place de Kesbadji Kamel ! Reste à savoir si ce nouveau équipage et cette reconfiguration va apporter de réels changements au club doyen ou pas. Si on fait le bilan de Sonatrach, depuis près de quatre décennies, soit depuis 1977 année de la réforme, à ce jour, il y a de quoi rester sceptique. En vingt-cinq ans, le MCA n'a jamais bénéficié d'un centre d'entraînement et encore moins d'un complexe digne de ses quatorze sections de l'élite du sort national. Lorsque la section football a été confiée à l'association El-Mouloudia en 2001, au bout de longues tractations débutées en 1996, la suite fut une catastrophe avec des scandales à répétions, malgré quelques titres glanés ici et là (un championnat en 2010 et 2 Coupes d'Algérie en 2006 et 2007), mais aussi une relégation en 2002/2003. Le MCA fut achevé en 2008 quant la Sonatrach, au bout d'un tour de passe-passe concocté avec des décideurs ‘'d'en haut'', décidé de lâcher carrément la section football et spolier les 13 autres sections avec armes, bagages et titres pour en faire le GSP, un club vidé de son âme et de sa base populaire qu'était le Mouloudia Chaâbia El-Djazaïria. Puis, début 2013, retour du MCA sous le parrainage de Sonatrach avec une reprise de 77,3% du capital de la SAA/Le Doyen, société créée dans le cadre du ‘'professionnalisme'' fantoche à l'algérienne. D'ailleurs, cette entité n'a même pas de registre de commerce et le club demeure un éternel SDF, ne possédant ni centre d'entraînement, ni domiciliation fixe. Depuis, le retour sous Sonatrach, ils sont six présidents à défiler à la tête du club algérois (Amrouche, Boumella, Yaïci, Hadj Taleb, Raïssi et aujourd'hui Betrouni, le frère d'Omar l'ancien international, mais retraité déconnecté de la chose footballistique). Bref, l'image de constat qui se dégage aujourd'hui c'est que Sonatrach ne sait plus quoi faire de ce club, dont la popularité, l'histoire confondue avec celle du nationalisme, le standing aurait pu générer titres, prestiges et dividendes, surtout s'il y a fusion avec les autres disciplines et leur retour sous le sigle piétiné de MCA.