Intervention n Vladimir Poutine a obtenu ce mercredi, le feu vert du Sénat russe pour des frappes aériennes en soutien à l'armée du président syrien Bachar El Assad. Les 162 sénateurs présents au vote ont approuvé à l'unanimité la demande du Kremlin d'autoriser le recours à un «contingent militaire» à l'étranger. Le chef de l'administration présidentielle, Sergueï Ivanov, a précisé que le dispositif militaire concernait la Syrie et qu'il ne concernait que des frappes aériennes, excluant ainsi - tout du moins pour l'heure - l'engagement de troupes au sol. «L'objectif militaire de cette opération est exclusivement le soutien aérien aux forces armées syriennes dans leur lutte contre l'Etat islamique», a expliqué après le vote Sergueï Ivanov, selon des propos retransmis à la télévision russe. Le Kremlin avait annoncé, plus tôt, avoir demandé l'autorisation du Conseil de la Fédération, la chambre haute du Parlement, à recourir à un «contingent des forces armées russes» en dehors du territoire national. Cette demande du chef de l'Etat à la chambre haute est formellement nécessaire pour que Vladimir Poutine, en tant que chef des armées, se lance dans une intervention militaire. «Tous nos partenaires et alliés seront informés aujourd'hui de cette décision, et les ministères de la Défense vont probablement recevoir des informations spécifiques», a poursuivi le chef de l'administration présidentielle. Selon M. Ivanov, cette initiative est temporaire et s'inscrit dans le cadre du droit international puisque le président syrien a officiellement demandé l'aide de la Russie dans le combat contre les djihadistes de l'EI. «Le président syrien s'est adressé au gouvernement de notre pays pour lui demander de lui fournir une aide militaire», a-t-il déclaré aux journalistes, refusant de préciser quel type d'équipements militaires seront utilisés par la Russie en Syrie. «Nous parlons bien de la Syrie, mais il ne s'agit pas de réaliser un quelconque objectif géopolitique ou d'assouvir une quelconque ambition, comme nous en accusent régulièrement nos partenaires occidentaux. Il s'agit des intérêts nationaux de la Russie», a-t-il ajouté. Pour le porte-parole du président russe, la Russie sera le pays à mener une opération en Syrie sur une base légale, sur demande des autorités légitimes du pays. «L'utilisation des forces armées sur le territoire de pays tiers est possible soit sur résolution du Conseil de sécurité, soit sur demande de la direction légitime de ce pays. Dans ce cas concret, la Russie sera de facto le seul pays à réaliser cette opération sur une base légitime, sur demande des autorités légitimes du pays», a-t-il indiqué. Sur le terrain, les frappes russes seront plus puissantes et précises que celles de la coalition car «le renseignement russe dispose de données permettant de déterminer l'emplacement des terroristes, et l'aviation russe est en mesure de frapper des frappes plus précises et puissantes que les avions de la coalition conduite par les Etats-Unis», a déclaré le président de l'Association internationale des vétérans des unités antiterroristes Alfa, Sergueï Gontcharov.