Récital n Le 10e Festival international de la musique andalouse et des musiques anciennes, Festivalgérie, s'est ouvert dans la soirée de dimanche la salle Ibn Zeydoun (Office Riadh El Feth). Lamia Madini, première à monter sur scène, soutenue par l'Ensemble national algérien féminin de musique andalouse (Enama) dirigé par Kateb Nagib, a présenté «Noubet Mezmoum» dans ses différentes déclinaisons rythmiques et mélodiques. Dotée d'une belle présence, Lamia Madini a séduit l'assistance par sa voix suave et limpide, interprétant librement son répertoire en posture debout, sans le luth, son instrument de prédilection. La vingtaine de musiciennes composant l'Enama ont brillé par leur maîtrise avec leurs différents instruments, notamment les cordes aux sonorités relevées, dont le r'beb, le luth, la kouitra et les deux qanouns présents sur scène. L'Ensemble irakien «Angham El Rafideyn» est ensuite intervenu en quatuor d'anciens musiciens avec Taha Gharib au «Djoza» (petite vielle rustique à pique), dirigeant ses compatriotes Sabah Hachem au «sentor» (cithare à table frappée qui se joue avec des petites baguettes à marteaux), Sabah Kadem au «riq» (petit tar ou tambourin) et à «El Khchabia» (petite percussion à deux tambours séparés) et M'Hamed Khalil, à la derbouka (percussion orientale). L'ensemble irakien a présenté un répertoire traditionnel riche en rythme. L'ensemble irakien a présenté un répertoire traditionnel fait des pièces, Hidjaz tadittionnel, Leyloun Bihi El Fen Indjala (mouwachah dans le mode rasd), Maqam El Bendjigah (dérivé du 5e degré du mode rasd) et Et'Choharga (dérivé du mode adjam âouchaïran). Les pièces Oundour Ilaya dans le mode nahaouend, chansons rurales dans le maqam bayati et une présentation des différents rythmes irakiens exécutés par les percussionnistes de la troupe, ont également été au programme du quatuor irakien. L'association des Beaux-Arts d'Alger, dernière à se produire dans cette soirée inaugurale du 10e Festivalgérie, s'est présentée devant le public avec une vingtaine de musiciens, dont plus d'un tiers de femmes. Dirigés d'une main de maître par Abdelhadi Boukoura, aux commandes de l'association depuis 1999, les instrumentistes de l'Ensemble algérois issu de l'ancienne «Société des Beaux-Arts» fondée en 1856, ont présenté «Noubet H'çin» dans ses différentes variations rythmiques. Le public, prenant du plaisir à suivre les trois prestations, a eu du bon répondant en réagissant avec des applaudissements et des youyous aux différentes prouesses techniques et vocales des instrumentistes et des chanteurs, marquant l'intervention des Irakiens, qui ont réarrangé les textes de leurs chansons de manière à faire l'éloge de l'Algérie, avec un enthousiasme particulier. Douze pays prennent part au 10e Festivalgérie qui se poursuit jusqu'au 26 décembre avec au programme de la journée de lundi, l'Ensemble Mudejar (Espagne), la chanteuse Zakia Kara Torki et l'Ensemble de l'amitié algéro-turque.