Le tourisme, notamment dans le Sud, pourrait constituer un levier pour la mise en place d'une économie alternative en Algérie. D'autant qu'en matière de potentialités brutes, notre pays n'a pas grand-chose à envier à nos voisins marocains et tunisiens. Sauf qu'un constat sans appel nous saute aux yeux : on ne sait pas vendre ! Dès lors, que ce soit en arabe, en français ou en mandarin, professionnels comme simples observateurs sont unanimes à mettre en avant que les milliards d'investissements alloués au secteur se doivent d'être mieux coachés, notamment en termes de communication de promotion et de valorisation… Encore faut-il le faire savoir, le promouvoir et le vendre. «Au-delà des infrastructures et des différents moyens matériels, la bonne formation du personnel joue un rôle primordial pour le développement du tourisme», soutenait récemment Saâdaoui Salah, directeur au niveau de l'Entreprise de gestion touristique de Tipasa, en marge des travaux d'un séminaire qui s'est tenu ce mois-ci à l'hôtel Aurassi et qui a regroupé les professionnels du secteur. Ce responsable n'a pas manqué de mettre l'accent, à ce titre, sur la nécessité d'assurer une formation continue aux personnels et d'avoir une bonne politique de communication pour bien vendre le produit touristique algérien, avoir sa place sur le marché mondial, et contribuer ainsi au développement économique du pays. Il faut dire qu'en matière de vente, le produit touristique algérien reste à la traîne, comparé à d'autres destinations, certaines beaucoup moins loties que la destination Algérie. Pour de nombreux professionnels, cela vient en grande partie du fait que les acteurs du tourisme en Algérie, à tous les échelons de la hiérarchie, ne savent pas communiquer. Alors même que cette dernière est et reste la force de frappe. Dans le même cadre, le directeur général du tourisme au niveau du ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Artisanat, Didouche Mokhtar, a relevé l'importance du marketing hôtelier, «d'où la nécessité de savoir comment vendre le produit touristique algérien avec toute sa multitude, tourisme balnéaire, tourisme saharien, celui de la montagne ou le thermalisme». «Il s'agit de savoir vendre ces produits en utilisant tous les moyens techniques relatifs au marketing, la communication ou la publicité», a-t-il expliqué. Outre l'aspect communication, c'est le timide engagement en termes d'investissements qui, malgré les nombreuses réalisations reste en-deçà des exigences pour mettre la destination Algérie à la hauteur des exigences. Ajouter à cela le manque de motivation des agences de voyages et de tourisme qui se contentent un peu trop souvent d'exporter (Omra et Hadj) que de développer des stratégies pour vendre cette destination de rêve qui pourrait être la planche de salut pour plusieurs régions du Sud, notamment en termes de création d'emplois…