Résumé de la 3e partie n A Santa Rosanna, après ces évènements dramatiques, la vie reprend son cours. les gens oublient les frères Sebastiani, mais pas pour toujours… Mais le jeune homme insiste. Dans un mauvais anglais, il essaie d'expliquer toute l'histoire. Un homme a été condamné en Italie pour le meurtre de Mario Sebastiani. A l'heure actuelle, il est encore au bagne. Lui, il n'a jamais été, comme sa sœur, vraiment sûr de sa culpabilité. Et maintenant, il est certain du contraire. C'est une machination. En face de lui, le policier se gratte le menton. Il se demande s'il doit tout de suite coffrer l'individu pour éthylisme ou demander d'abord l'avis de ses supérieurs. Dans le doute, il opte pour la deuxième solution. Son chef est un homme prudent, méticuleux. Il décide de se renseigner. Il fait demander à la police italienne si elle a connaissance d'un certain Mario Sebastiani. La réponse arrive sans tarder. «Il a été assassiné le 7 octobre 1954, à Santa Rosanna en Sicile. Son meurtrier, Luigi Sebastiani, purge actuellement une peine de réclusion à perpétuité dans un bagne. Le cadavre de la victime n'a jamais été retrouvé.» La dernière phrase du message produit une curieuse impression sur le policier. Il convoque le barman dans son bureau. Sa première impression est mauvaise. L'homme a l'air sournois et mal à l'aise. Il lui montre des papiers au nom dePaolo Nero, né à Turin. Mais, après tout, des papiers ne veulent rien dire. Il s'adresse à lui avec politesse. «Je vais vous demander de prendre vos empreintes. Rien de grave, rassurez-vous, juste la routine.» Les empreintes sont envoyées à la police italienne et l'incroyable réponse arrive deux jours après : «Il s'agit bien de Mario Sebastiani, disparu en octobre 1954 et présumé assassiné». Une demande d'extradition est jointe au message. Arrêté par la police américaine, Mario Sebastiani, qui exerçait depuis sept ans, à New York, la profession de barman, est ramené en Italie. A Santa Rosanna, c'est la sensation. Gina, sa femme, se précipite à la prison de Messine où Mario est détenu. Tout de suite, elle le reconnaît. Elle se jette dans ses bras, partagée entre la joie et les larmes. «Mais qu'est-ce qui s'est passé, Mario ? Pourquoi es-tu parti, pourquoi ne m'as-tu pas donné de nouvelles ?» A toutes ses questions, Mario Sebastiani ne répond pas. Il reste fermé, silencieux. Et c'est la même attitude qu'il adopte devant les enquêteurs et le juge d'instruction. Celui-ci s'acharne. Il utilise la persuasion, l'intimidation, il fait appel à ses sentiments. «Enfin, votre frère est en prison depuis sept ans pour vous avoir assassiné.» Pas de réponse. « Si vous ne répondez pas, vous laissez supposer que vous avez monté toute cette machination pour le faire condamner.» Pas de réponse. «Qu'avez-vous fait le 7 octobre 1954 ? Où êtes-vous allé après avoir abandonné votre béret sur le chemin, votre pantalon et votre chemise ensanglantés dans la chambre de votre frère ?» Pas de réponse. Mario Sebastiani reste buté, les yeux rivés au plancher. Selon la tradition sicilienne, il ne parlera pas. Sur son extraordinaire conduite, ni les policiers, ni les juges, ni sa femme n'auront droit à un mot d'explication. A suivre