Vécu n L'histoire qui va suivre s'est déroulée sur les hauteurs de Bab El-Oued, au début du mois de mai 2011. Abdelkrim, 28 ans, se rendait à son travail, aux environs de 8h30, quand soudain il reconnut au loin Messaoud et Rafik, deux jeunes voisins, en train de courir comme s'ils avaient le diable à leurs trousses. Il n'eut pas besoin de beaucoup réfléchir pour comprendre qu'ils venaient de voler quelque chose et qu'ils voulaient s'éloigner au plus vite du lieu de leur crime avant que leur victime ne s'aperçoive de leur coup. Tout en continuant son chemin, il se dit qu'ils finiraient un jour en prison et qu'ils couvriraient de honte leurs familles respectives. Le soir, de retour de son travail, il les trouva devant l'immeuble où ils habitaient. Il les salua et leur dit : La journée a été bonne à ce que je vois. Les deux jeunes gens qui avaient entre 20 et 22 ans le regardèrent avec interrogation. Ils ne comprenaient pas ce qu'il insinuait alors il se fit plus explicite : Je vous ai vus ce matin en train de courir…du côté de Bab El-Oued alors je me suis dit que vous aviez déjà réussi un bon coup matinal… Ah ! je comprends, fit Rafik. Tu ne penses pas que tu ferais mieux de t'occuper de tes oignons, Abdelkrim ? C'est vrai, c'est ce que je me dis à chaque fois mais je ne cesse de me dire que ce que vous faites est mal et que tôt ou tard, vous finirez par payer chèrement ce que vous faites. Rafik a raison, renchérit Messaoud, mêle-toi de tes affaires ! Ou si tu veux, trouve-nous un emploi stable avec un salaire décent et tu verras si nous ne changeons pas notre conduite. Je vous crois… mais croyez-moi, les amis… je n'essaie pas de me mêler de vos affaires… j'ai juste peur pour vous. Quant au travail, il y en a dans notre pays pour ceux qui veulent vraiment travailler, il n'y a qu'à… Ne te fatigue pas Abdelkrim, le coupa Messaoud. Nous connaissons la chanson ! Laisse-nous tranquilles… Va plutôt te reposer ! Tu as travaillé toute la journée et tu es fatigué. A suivre…