Ravages n Mi-octobre dernier, des pluies torrentielles se sont abattues sur les camps de réfugiés sahraouis de El Ayoun, Aousserd, Smara, Boujdour et Dahkla, provoquant des inondations destructrices. Les très nombreux dégâts fragilisent dangereusement les populations qui vivaient déjà dans des conditions précaires. Si l'on ne déplore aucune victime à l'issue de la semaine de ces pluies dévastatrices, les inondations qu'elles ont entraînées ont provoqué d'importants dégâts. 57 000 personnes (environ 11 441 familles) se trouvent dans un complet dénuement. Les maisons en terre, particulièrement friables, dans lesquelles elles vivaient n'ont pas résisté à ces intempéries : plus de 10 000 habitations sont endommagées ou détruites. Dans le camp de Dahkla, toutes les maisons, sans exception, se sont effondrées, laissant leurs occupants totalement désemparés. Les infrastructures des camps ont également été touchées : hôpitaux, dispensaires, écoles et administrations se sont écroulés ou menacent de le faire. En un mot, c'est une véritable catastrophe qui vient se greffer à tous les maux que vivaient les réfugiés sahraouis, depuis 1976, année durant laquelle, pourchassés de leur terre, ils sont accueillis dans ces campements Le Consortium des ONG, camps de réfugiés sahraouis avait évoqué une «catastrophe humanitaire inédite» dans laquelle sont les camps de réfugiés sahraouis situés dans le Sud-Ouest algérien, suite aux pluies torrentielles qui ont affecté la région. Les estimations du Croissant-Rouge sahraoui, relayées sur place par les acteurs humanitaires, mentionnent au 23 octobre près de 11 441 familles affectées par la destruction totale ou partielle de leur maison ou tente traditionnelle, selon la même source. Si aucun décès n'a été enregistré jusqu'à présent, l'état de catastrophe humanitaire a été officiellement décrété par les autorités des réfugiés sahraouis, selon les ONG. Les priorités absolues, particulièrement pour les réfugiés les plus vulnérables et isolés, consistaient à «retrouver un toit pour les personnes touchées, fournir de la nourriture, d'autant que les ressources alimentaires ont été détruites, sécuriser l'accès à l'eau potable et prévenir les risques sanitaires. Le Consortium des ONG a régulièrement alerté les bailleurs de fonds et les acteurs diplomatiques sur la fragilité structurelle d'une crise humanitaire reposant sur des fondations initialement très précaires. En l'espace de cinq ans, l'aide humanitaire dans les camps de réfugiés sahraouis a diminué de 20%, tous bailleurs confondus», a-t-on précisé. F. H. Les inondations de 1994 et de 2006 hantent encore les esprits l La région de Tindouf a été surnommée le Jardin du diable, en raison de ses terribles vents de sable et de ses chaleurs exténuantes en été, pouvant atteindre les 50° Celsius. Mais la zone n'est pas non plus étrangère aux fortes pluies. En février 2006, des averses avaient causé des inondations qui avaient détruit la plupart des camps sahraouis de la région. Quelque 50 000 réfugiés sahraouis s'étaient retrouvés sans abri, nécessitant une aide d'urgence. On rapporte qu'une femme avait été tuée et plusieurs personnes blessées. Les services de Météo Algérie avaient enregistré 63 mm de pluie lors des inondations de 1994, dans la même région. F. H. Le défi l La wilaya de Dakhla a abrité du 16 au 24 décembre 2015, les travaux du 14e congrès du Polisario. C'était un défi relevé par les refugiés, à leur tête les autorités locales, car organiser un tel événement et accueillir un peu plus de 2000 invités n'était guère chose facile. L'autre défi serait de remettre sur pied tout ce qui a été démoli par les eaux diluviennes. A ce propos, le wali de Dakhla a assuré que «sa région a été classée la plus touchée par les autorités locales sahraouies», estimant que la reconstruction du camp exige davantage de solidarité. «La vie commence à reprendre son cours normal, notamment avec la reprise des cours», toutefois, la reconstruction de cette wilaya qui compte 7 daïras et 28 communes exige davantage de solidarité pour la restauration des habitations endommagées», a ajouté Amrabih Mami Dey.