Rendez-vous n Le Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA) organise, le 20 février à Oran, un symposium sur les célébrations de Yennayer, le Nouvel an amazigh. L'objectif de ce symposium consiste, selon le conférencier, à «étudier l'opportunité du classement national de cette fête». C'est ce qu' a déclaré, hier, au palais de la culture Moufdi-Zakaria, lors d'une conférence, Si El Hachemi Assad, secrétaire général du HCA. Si El Hachemi Assad a, en outre, déclaré que «le Haut-Commissariat à l'amazighité disposait d'une banque de données importantes – elle comprend des travaux de recherche et des documents audiovisuels – liées aux festivités et aux différents rituels entrant dans la célébration du Nouvel an amazigh». Et d'ajouter : «Le Haut-Commissariat à l'amazighité ambitionne –avec la contribution des anthropologues du Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (Cnrpah) et le Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc) d'Oran– d'élaborer un dossier scientifique, en vue du classement de Yennayer au patrimoine immatériel de l'Algérie.» Ainsi, le Haut-Commissariat à l'amazighité aspire à voir Yennayer classé au patrimoine immatériel de l'humanité par l'Unesco. «Un classement de l'Unesco serait d'autant plus envisageable que la célébration de Yennayar est commune à plusieurs pays», soutient-il. S'exprimant sur la reconnaissance de la fête de Yennayer en tant que fête nationale au même titre que les fêtes du Nouvel an de l'hégire ou du Nouvel an grégorien, Si El Hachemi Assad a répondu : «Cela doit passer par la révision des textes juridiques de 1963 régissant les fêtes nationales et qui, d'ailleurs,sont appelés à évoluer pour s'adapter à la réalité de l'Algérie d'aujourd'hui.» Par ailleurs, Si El Hachemi Assad a indiqué que la célébration, cette année, de Yennayer «revêt un caractère particulier, car elle coïncide avec un nouveau départ, à savoir la constitutionnalisation de langue amazighe comme langue nationale et officielle». Profitant de l'occasion, Si El Hachemi Assad a donné le coup d'envoi des festivités de célébration de Yennayer 2966 qui se poursuivront jusqu'au 12 janvier, au palais de la culture Moufdi Zakaria. Riche et varié, le programme de ces festivités prévoit un petit salon du livre, une exposition d'artisanat, des ateliers dédiés à l'apprentissage de la calligraphie tifinagh et d'autres consacrés à la traduction en tamazight et la méthodologie dans l'élaboration d'une anthologie de la littérature algérienne en langue amazighe. Le programme comprend aussi des conférences et des récitals poétiques, suivi de lectures croisées dans toutes les variantes amazighes, des spectacles folkloriques, des prestations musicales. Ajouté à cela une pièce théâtrale produite par le théâtre régional de Batna, des tables rondes animées par plusieurs universitaires et chercheurs sur les acquis de tamazight, sa promotion et son évolution —dès lors qu'elle vient d'être consacrée langue officielle dans l'avant-projet de la Constitution. Notons qu'à partir d'aujourd'hui, des caravanes culturelles feront escale dans 14 villes d'Algérie (Bouira, Tizi Ouzou, Mila, Guelma, Bejaïa, Oran, Sétif, Bordj Bou Arréridj, Relizane, Ain Defla, Sidi Bel Abbès, Tlemcen et Jijel) en plus d'un programme pédagogique en direction des établissements scolaires, encadré par le Haut-Commissariat à l'amazighité.