Mets n Le dîner de la veille et celui du lendemain sont les deux agapes réunissant tous les membres de la famille, autour d'une même table sur laquelle est posée la cuillère de l'absent ou du génie gardien de la maison. «AYennayer, on préfère immoler un coq fermier (ayazid n t murt) que d'acheter de la viande de bœuf du marché. C'est ainsi que le proverbe kabyle dit : Win yezlan a rrich, dhemnghas lâaich (Celui qui égorge un coq, je lui garantis sa subsistance), dira M. Drici qui ajoutera que « la fête du commencement de l'année -1er jour du mois et de la nouvelle année -, nous utilisons Yennayer pour ce jour festif symbolisé par son couscous à l'huile d'olive de l'année, le coq fermier et le haricot kabyle (dolique, banette ou cornille) ». Se voulant plus explicite, l'orateur fera remarquer que le dîner de la veille et celui du lendemain de Yennayer sont les deux agapes réunissant tous les membres de la famille, autour d'une même table sur laquelle est posée la cuillère de l'absent ou du génie gardien de la maison. «En général, le repas principal familial est celui du réveillon amazigh. Il est célébré le 31 dugember, dernier jour de l'an qui s'achève. Ce qui correspond au 11 janvier. De loin, le fameux couscous au coq fermier et haricots kabyles rehaussé de la viande séchée embaume les narines. Le sacrifice du coq symbolise la protection de la famille du mauvais sort durant toute la nouvelle année. Le coq est aussi le symbole de la fertilité et de la lumière puisque c'est lui qui annonce le lever du jour et appelle à accomplir la prière de l'aube. Les œufs de la poule incarnent la fécondité qui symbolise l'abondance des vivres pour toute l'année. Le coq est souvent immolé comme Holocauste (Asfel), une sorte de sacrifice et d'offrande pour espérer la guérison des démoniaques et des possédés», dira M. Drici qui précisera toutefois que les mets devant composer le repas de Yennayer varient d'une région à l'autre. En somme, on y trouve : les beignets (sfendj), les céréales sèches bouillies (uftiyen), le couscous aux sept légumes, le couscous au coq et haricots kabyles, (verkukes), seksu n tassilt, les crêpes traditionnelles appelées aussi les mille-trous (tighrifin), volaille, principalement le coq, lapin, chevreau, viande de mouton séchée. Des légumes et fruits sont aussi à l'honneur : haricots blancs, haricots rouge, fèves, lentilles, petits pois, pois-chiche, blé, orge, potiron, cardes, chardons, navets, carottes, tomates, raisins secs, amandes, noix, oranges et mandarines. L'orateur précisera qu' «à toute cette panoplie d'aliments dans laquelle le haricot kabyle occupe une place d'honneur, s'ajoutent d'innombrables présages millénaires transmis de bouche en bouche depuis le fin fond des âges. Entre-autres : les encens provenant de la nature pour chasser les démons et les mauvais sorts. Tous les produits alimentaires et les herbes utilisés provenaient de la production saisonnière selon cette époque hivernale du calendrier agraire ».