La directrice générale de l'Anaat constate que les responsables locaux ne comprennent pas très bien ce qui est écrit sur les documents des études. «Nous sommes là pour faire des formations, des orientations et leur expliquer ce qu'il faut faire», nous a-t-elle souligné. Ce type d'action sera prochainement effectué, selon elle, à Jijel, lors d'une réunion avec les cadres locaux pour leur expliquer ce que cette wilaya a comme potentiel et ce que ce bureau d'études pourra faire. «Nous sommes là aussi pour faire des études sur la gestion du budget et des séances de travail. Nous avons également fait un travail de proximité avec tous les ministères. Nous avons récemment proposé nos services au ministère de la Santé qui a annoncé le lancement d'une carte sa-nitaire. Nous avons déjà pris en charge la carte nationale de la pauvreté (Pnud) et d'autres cartes. J'ai même proposé au ministère du Commerce de prendre en charge leur schéma directeur». Selon un document de l'Anaat, les nouveaux domaines d'investigation ont porté, entre autres, sur les études de plans de réhabilitation et de développement des zones industrielles et d'activités, le développement et la promotion de la petite et moyenne industrie (PMI), les plans de transport et de circulation, les schémas directeurs routiers, les études d'opportunité et d'aménagement des zones franches et les cartes scolaires et de formation professionnelles. L'Anaat a également réalisé des études sectorielles et spécifiques dont l'aménagement touristique, l'environnement et également la promotion des métiers et des savoir-faire locaux. S. L. Le Plan d'aménagement de wilaya l 13 Plans de wilaya (Paw) sont en cours d'élaboration par l'Anaat et d'autres ont été finalisés. C'est un outil qui décline la stratégie nationale à l'échelle locale, selon le directeur des études au niveau de l'Anaat, Ali Benseddik. «Son avantage, c'est qu'il se fait sur un territoire aussi institutionnalisé, composé de la commune et de la wilaya. L'aménagement du territoire a d'autres instruments de niveau mésospatial entre le national et le local», nous a-t-il indiqué. Mais l'inconvénient majeur de la mise en œuvre de cet instrument, selon le même responsable «c'est que ce niveau mésospatial n'est pas institutionnalisé. Pourtant, c'est l'espace porteur d'un projet d'aménagement. C'est la problématique de l'espace régional en Algérie», nous a-t-il fait savoir. Les études d'aménagement du territoire sont des études assez lourdes, selon notre interlocuteur, «leur donner un cachet purement commercial nous pénalise en tant qu'entreprise de service public. Nous faisons des études d'aménagement du territoire, mais nous devons veiller au grain aussi», a-t-il repris, se disant soulagé du fait que l'Anaat va se voir confier incessamment des études stratégiques du pays par le ministère de tutelle et un plan de charge qui lui permettra d'avoir une visibilité au moins à moyen terme. S. L. Le Plan communal de développement l La question du Plan communal de développement a été récemment soulevée par le ministre de l'Aménagement du territoire, du Tourisme et de l'Artisanat, Amar Ghoul, au terme des travaux des assises nationales sur l'aménagement du territoire. Selon Ali Ben Seddik, «la question que toutes les communes d'Algérie doivent avoir un plan communal de développement a bien été soulevée par le ministre. L'Anaat en a déjà fait. Nous devons les faire maintenant en fonction des nouvelles données», nous a-t- il rappelé. Ces plans doivent s'articuler, selon notre interlocuteur, autour de 4 points essentiels : le diagnostic des ressources du territoire, le diagnostic du foncier économique de la commune et le système incitatif existant pour booster l'investissement «et pourquoi pas aller vers des systèmes incitatifs territorialisés locaux et régler le problème de la décentralisation en laissant plus d'initiatives aux élus locaux», a-t-il ajouté. Il faut, d'après lui, que le local ait son mot à dire «car c'est son projet du territoire. Ce qui permettrait d'aller à de véritables résultats. Le local ne doit pas se résumer au siège de l'APC. Mais s'ouvrir sur la société civile, les acteurs économiques…», a-t-il estimé. Outre son caractère commercial, l'Anaat se charge d'études qui ont un cadre stratégique et sont là pour l'aide à la prise de décision, selon ses responsables. S.L. Une fois validé… le Paw n'est plus d'actualité ! l Les responsables de l'Anaat disent se trouver en face des lenteurs administratives qui poussent souvent vers la révision de l'étude achevée depuis plus de 4 ans. «Cela nous arrive de présenter un Plan d'aménagement de wilaya (Paw), par exemple, avec l'exécutif d'une wilaya. Séance te-nante. Certains disent qu'ils n'ont pas reçu le document. Alors que notre mission est la remise de l'étude au responsable local qui nous l'a confiée», se désole la directrice générale. Cette responsable nous a parlé de la lenteur dans les études après la remise des documents. «les lenteurs sont aussi dans les réserves. Nous sommes pressés de les voir levées, afin d'être payés. On est des commerciaux. On doit chercher un plan de charge et faire rentrer de l'argent». Certains Paw restent, selon elle, sans être examinés plus de 4 ans à 5 ans, alors qu'un Paw ne devrait pas dépasser une année. «Le problème réside toujours au niveau des instances concernées et les structures qui demandent à faire des études. Pourtant notre mission est de les aider à prendre des décisions». Selon le secrétaire général, Boudella, «quand ce Paw est validé, il n'est plus d'actualité. Tous les 5 ans il devrait être révisé, selon les textes de loi. Et là on repart à zéro». La directrice estime pour sa part que même les schémas directeurs doivent être révisés aujourd'hui au même titre que d'autres études. S.L.