Réaction n La Haute Représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, a refusé le 21 janvier en cours, au Parlement européen à Strasbourg que la question du Sahara occidental occupé, une question «politique», soit discutée en dehors de la séance plénière. Federica Mogherini a ainsi fait avorter une tentative de la faire sortir de son cadre légal. Lors d'un échange de vues, avec les membres de la Commission du contrôle budgétaire du Parlement européen sur la décharge 2014 du budget du service européen d'action extérieure, elle a souligné, en réponse à une question de l'eurodéputé socialiste français, Gilles Pargneaux, que la question du Sahara occidental est «une question à caractère politique», qui devrait être discutée en séance plénière ou au niveau de la Commission des Affaires étrangères du Parlement européen. Federica Mogherini a signifié, dans sa réponse à l'eurodéputé français, qu'il ne s'agit pas de focaliser seulement sur les aspects humanitaires ou budgétaires de cette question, mais qu'il convient d'appréhender la question du Sahara occidental dans sa globalité. Cette question, a-t-elle insisté, doit être prise en compte à travers sa dimension «essentiellement politique», puisqu'il s'agit, en définitive, de régler le statut final des territoires occupés du Sahara occidental, qui fait l'objet d'un processus de négociations, sous l'égide du Secrétaire général des Nations unies, et conformément aux résolutions du Conseil de sécurité. La plus ancienne colonie en Afrique, le Sahara occidental a été déclaré en 1964 par l'ONU territoire non-autonome. Il a été occupé de force par le Maroc en 1975, rappelle-t-on. Plusieurs rounds de négociations entre les parties en conflit, le Maroc et le Front Polisario, ont été organisés sous l'égide de l'ONU, mais les pourparlers buttent sur la position de blocage de la partie marocaine en ce qui concerne l'organisation d'un référendum pour l'autodétermination du peuple sahraoui. En 1979, l'Assemblée générale de l'ONU (résolution 34-37) a reconnu le Front Polisario comme représentant légitime du peuple sahraoui et a demandé instamment au Maroc de mettre fin à l'occupation du territoire sahraoui, rappelle-ils encore. L'entêtement du Maroc s'est poursuivi même après son acceptation du plan de paix établi en 1991 sous les auspices de l'ONU et de l'OUA (actuellement Union africaine, UA), alors que la population sahraouie qui, depuis 40 ans, vit dans la partie du Sahara occidental sous l'occupation marocaine et continue de subir de graves violations de ses libertés et droits fondamentaux : disparitions forcées, exécutions sommaires ou extrajudiciaires, arrestations arbitraires, torture, jugements par des tribunaux militaires, atteintes aux libertés d'association.