Investissement n La nouvelle ferme expérimentale d'élevage de la crevette, implantée dans la commune de Hassi-Benabdallah (20 km de Ouargla), a été inaugurée hier mardi… Cette ferme d'élevage de la crevette d'eau douce est un projet économique d'envergure qui constituera un pôle de développement pour l'activité aquacole dans la région, a affirmé le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Sid-Ahmed Ferroukhi, lors de la cérémonie inaugurale. Fruit d'une coopération réussie entre l'Algérie et la Corée du Sud, cet investissement est appelé également à transmettre l'expérience technique et d'acquérir un savoir-faire dans le domaine de l'élevage de la crevette d'eau douce, a-t-il ajouté. D'une capacité de production de 20 à 30 tonnes/an de crevette à patte blanche (Litopenaeus vannamei), cette ferme est composée de diverses installations, dont un centre de recherche technique, des bassins d'élevage et d'autres d'engraissement, d'une unité de fabrication d'aliments et de trois laboratoires (génétique, microbiologie et qualité de l'eau), selon les explications fournies à la délégation ministérielle. Ce projet, qui entre dans le cadre des efforts menés par les pouvoirs publics pour diversifier l'investissement créateur de richesse, permettra aussi de créer une vingtaine d'emplois, notamment pour des cadres universitaires, a-t-on signalé. Disposant d'un littoral de 1 200 km de long, l'Algérie n'arrive, paradoxalement, à produire que 100 000 tonnes de poisson/an, une protéine devenue, aujourd'hui, inaccessible aux ménages à modeste revenu. Amené à s'exprimer ce mercredi matin sur le sujet, à l'émission «l'invité de la rédaction» de la Chaîne III de la Radio nationale, le chef de cabinet du ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, déclare que l'effort est désormais concentré sur le développement de l'aquaculture et de la pisciculture, afin d'augmenter la production et rattraper ce déficit. Si l'on en croit M. Kamel Neghli, ces techniques d'élevage pourraient permettre de porter les quantités de poisson à 180 000 tonnes et répondre, ainsi, à la demande du marché national. Se voulant malgré tout optimiste, il considère qu'en ajoutant aux 20 fermes aquacoles et piscicoles actuelles, une cinquantaine à l'horizon 2019, il sera non seulement possible de répondre à une partie des besoins du marché, par l'ajout de 20 000 tonnes de poisson, mais en plus, de créer quelque 40 000 emplois. Revenant à la modestie des prises opérées ces dernières années, il explique que l'augmentation du nombre des embarcations de pêche, estimées actuellement à 4 500, n'aura finalement eu aucun impact sur l'évolution de la production, «qu'il s'agit de maintenir en gérant les stocks de manière durable».