Résumé de la 346e partie n Un autre silence s'abattit sur l'assistance, rempli cette fois d'une multitude de points d'interrogtion. Même l'agent Knight semblait déconcerté. Eh bien, madame Lee, dit enfin Jonathan, pour briser le silence. Il semblerait que vous ayez gagné votre pari. — Gagné, dit soudain Charlotte, c'est un bien grand mot. Grand-mère, j'ai vendu la maison. Je ne pus réprimer un sourire. Comment ma petite-fille qui devinait toujours tout n'avait-elle pas pensé à cela ? — C'est moi qui ai racheté la maison, Charlotte. Je suis l'acheteur que tu n'as jamais rencontré. — Bien, dit Adrian, qu'allons-nous faire à présent ? Qu'en est-il des parts que nous détenons dans la compagnie ? Margo alla rejoindre son mari au bar, puis elle lui passa un bras autour de la taille en disant dans un soupir : — Je crains que nous n'en soyons toujours au même point, chéri. Charlotte vint s'asseoir à côté de moi sur la banquette. — J'ai tant de questions à te poser, me dit la petite-fille qui jadis avait réponse à tout. Qu'est-il arrivé à ma mère ? Est-elle morte après une chute dans les escaliers ? — Non. C'était encore un mensonge afin de protéger l'honneur d'Iris. Gideon et moi avons finalement pris la décision de la faire admettre dans une institution spécialisée. — Dans une institution ! s'exclamèrent-ils tous ensemble, comme si j'avais dit : «Nous l'avons enterrée vivante.» — Les religieuses se sont bien occupées d'elle, et elle a vécu heureuse jusqu'à sa mort. — Parce qu'elle est morte ? — Iris avait soixante ans quand elle est morte. — Mais... cela fait huit ans à peine ! calcula Charlotte. Et pendant toutes ces années ma mère était vivante et tu ne m'en as rien dit ? — J'ai failli le faire, bien souvent, Charlotte... Elle bondit sur ses pieds comme si la banquette avait soudain pris feu. — Pourquoi faut-il toujours que tu fasses des mystères à tout propos, grand-mère ? s'écria-t-elle, en me lançant un regard chargé de reproche. Pendant toutes ces années tu savais que Desmond était mon frère et tu ne m'en as rien dit. Allais-je apaiser son chagrin en lui disant ce que je m'apprêtais à lui dire, ou au contraire lui en faire davan-tage ? Peu importait, le moment était venu de le dire. — Desmond n'est pas ton frère, Charlotte-ah, dis-je. — Comment ! s'écria Desmond. Vous voulez dire que vous m'avez menti ? Je l'interrompis d'un geste de la main. — Je ne t'ai pas menti, Desmond. Ma fille Iris était ta mère. Puis je me tournai vers Charlotte et dis aussi doucement que possible : — Mais Desmond n'est pas ton frère, Charlotte. Il est ton neveu. Iris n'était pas ta mère, c'était ta sœur. A suivre