Evaluation «Le Salon international du livre d?Alger (Sila) a permis aux Algériens de renouer avec la culture et ce, après plus de 26 ans d?immobilisme.» C?est ce qu?a déclaré Abdelkader Khomri, président de la commission chargée de l?organisation dudit Salon, au forum organisé par El-Djazaïr News, hier, à l?hôtel El-Aurassi. En effet, «trois paramètres ont fait du Salon d?Alger un succès. On a constaté une participation record des exposants, l?affluence des visiteurs et la diversité des thèmes proposés».«L?objectif de l?organisation du Sila est la reconstruction de la sphère culturelle qui a été détruite durant les années du terrorisme barbare», a-t-il ajouté. Ainsi, des centaines de maisons d?édition ont été invitées à prendre part à cette grandiose manifestation, qui a vu la participation d?environ 500 éditeurs venus des quatre coins du monde. «Les éditeurs ont proposé toutes sortes d??uvres (littéraires, scientifiques, religieuses, sportives?) aux lecteurs algériens qui se sont rendus en masse pour découvrir les meilleurs titres de leur choix», a ajouté le conférencier. Le président du comité d?organisation a souligné également que tout ce qui a été exposé avait été passé au crible par le comité de contrôle. Au sujet des prix exorbitants pratiqués par les éditeurs durant la manifestation, l?intervenant a déclaré que le comité ne pouvait imposer de prix aux exposants, même si les produits vendus étaient exonérés d?impôts. L?édition 2004, selon M. Khomri, a même eu «ses riches heures» par l?organisation de cafés-littéraires. En effet, le Salon a vu la présence de noms célèbres qui ont enrichi la culture par leurs interventions. Parmi les auteurs invités, le conférencier a cité, entre autres, Ahlam Mostaghanemi, Benjamin Stora, le politologue Pascal Bouiface et Ali Cherki, qui vient de signer une magnifique biographie de Frantz Fanon, à l?honneur cette année, pour «rendre hommage au penseur atypique de la cause nationale». Cependant, l?exiguïté du site a été un handicap pour le Salon d?Alger. Selon M. Khomri, c?est ce qui a perturbé l?organisation et les opérations de contrôle. En outre, la salle manquait d?aération et de climatisation, ce qui a gêné l?assistance pendant ces journées caniculaires. Enfin, l?orateur a conclu que l?Algérie était sorti d?un salon marchand en organisant un salon institutionnel pour reconstruire la sphère culturelle. Toutefois, les autorités devraient construire des infrastructures d?envergure pour contenir le nombre important de visiteurs qui a tellement besoin de ce genre de rendez-vous.