“Nous avons retiré tous les livres qui portent atteinte à l'image du pays et ceux qui s'inscrivent dans la doctrine de la Salafia djihadia”, a affirmé, hier, le patron de l'Anep lors du forum de Djazaïr News. C'est au forum du quotidien Djazaïr News, que Abdelkader Khomri, président du comité organisateur du Salon international du livre d'Alger, a tenté de répondre aux critiques dirigées contre la neuvième édition de la manifestation qui a clos ses portes avant-hier aux pins maritimes. D'emblée, Abdelkader Khomri, qui fait le premier bilan du Salon, affirmera qu'il est indéniable que la manifestation est devenue, au fil des ans, un événement national, maghrébin, avec une aura importante aux plans méditerranéen, arabe et international. “N'oublions pas que notre pays vient de sortir de l'enfer du terrorisme et d'une sécheresse culturelle qui a duré près de 26 années”, rappellera le PDG de l'Anep en insistant sur la réussite du Salon dont l'organisation et le contenu ont été largement critiqués par des éditeurs et la presse. Le conférencier s'appuie, en effet, sur la participation de 587 maisons d'édition l'audience auprès des citoyens et le nombre de conférences animées par des personnalités du monde culturel, nationales et étrangères. “Le salon est un événement d'importance capitale pour notre pays”, soutiendra Abdelkader Khomri qui précisera que la manifestation est “un enjeu culturel et non pas politique, comme ont tenté certains de la présenter”. Avouant l'existence de certains impondérables au plan organisationnel, le président du comité d'organisation a souligné que tout ce qui a été exposé a été passé au crible par le comité de contrôle et la commission de contrôle du ministère des Affaires religieuses. “Tous les livres indésirables, s'inscrivant dans la doctrine de la Salafia djihadia qui légitiment l'assassinat et dispensent des exégèses de la mort et du feu ont été interdits”, dira M. Khomri qui évoquera aussi l'interdiction des produits de la maison d'édition française la découverte. Le motif ? Le conférencier précisera que l'édition de François Gèse est “en guerre contre l'Algérie”. La sale guerre et d'autres écrits portent atteinte à l'image du pays. Ce n'est qu'après que les livres de Stora, de Charbel et de Fanon ont été admis au Salon. Au sujet des prix exorbitants pratiqués par les éditeurs durant la manifestation, l'invité de Djazaïr News a déclaré que le comité ne pouvait imposer aux exposants le prix du livre même si les produits vendus ont été exonérés d'impôt. Certaines maisons d'édition ont joué le jeu d'autres non, dira Abdelkader Khomri qui, au passage, a refusé de répondre aux critiques du patron de Casbah éditions. Il s'est contenté de dire qu'il ne lit même les déclarations de Smaïl Ameziane. “Je refuse d'entrer dans ce souk”, conclura-t-il. S. R.