Le président du comité d'organisation du Salon international du livre d'Alger (Sila), Abdelkader Khemri, a été l'hôte, hier, du Forum du quotidien Al Djazaïr News à l'hôtel El Aurassi, à Alger. Le 9e SILA, qui a fermé ses portes samedi 18 septembre, a cumulé un nombre de ratés tel que le président du comité d'organisation a choisi de passer à l'aveu dès l'entame de ce forum. M. Khemri s'est appuyé sur les trois paramètres qui, selon lui, permettent d'évaluer la réussite d'un salon. A savoir l'affluence du public, le nombre de maisons d'édition participantes à la manifestation et l'activité culturelle qu'il a générée. Des paramètres qui semblent le satisfaire. Et pour convaincre, Abdelkader Khemri a égrené les noms des invités du salon entre hommes de lettres, de culture et d'Etat. « Le salon a réalisé un consensus national pour le militant Frantz Fanon », s'est envolé Abdelkader Khemri avant d'ajouter que son souhait à travers cette manifestation était que « les Algériens achètent des livres ». Au sujet des prix, parfois excessifs, des livres, M. Khemri a plaidé son incompétence en la matière. « Il y a des paramètres sur lesquels nous ne pouvons pas agir », a-t-il dit, en se basant sur la parité dinar/euro. « Nous ne faisons pas ce salon pour le commerce, mais pour reconstruire la sphère culturelle », a-t-il lâché. Il n'explique pas de quelle manière le Sila participe à cette reconstruction. Reconstruction qui provoque pourtant des grincements de dents dans le rang des éditeurs, objectivement partie prenante de celle-ci. Le président du syndicat national des éditeurs (SNEL), Smaïl Ameziane, qui a créé la surprise en revenant à de meilleurs sentiments envers le salon, après l'avoir quitté avec fracas l'année dernière , a retrouvé la voie de la colère et il l'exprime publiquement. « Diarrhée verbale », s'est contenté de répliquer, avec un dégoût apparent, Abdelkader Khemri. L'Algérie a décidé de se doter d'un salon international et de s'inscrire par ce biais dans le circuit international des manifestations livresques. C'est bon pour l'image. Mission que M. Khemri est chargé de mener, quitte à se boucher les oreilles.