Diagnostic n Le marché du médicament risque d'être en «surcapacité pour certains traitements», a prévenu ce jeudi matin, le président de la Société algérienne de pharmacie. Signalant que 45% des besoins en médicaments du pays sont assurés par des Laboratoires algériens avec des prévisions de 75%, d'ici deux années, le Dr Farid Benhamdine qui intervenait sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, a estimé à propos que, la question ne réside pas dans ces pourcentages, mais dans la «qualité des produits proposés aux malades et un approvisionnement correct des officines». Des 80 entreprises de fabrication de médicaments en activité dans le pays et qui devraient être rejointes par 151 autres ayant obtenu leur agrément, le Dr Farid Benhamdine a relevé que l'Algérie est déjà en état de surcapacité». Les importations de soins se chiffrent à environ 1,9 milliard de dollars/an et ceux fabriqués en Algérie, d'une valeur de 1,7 milliard de dollars, a rappelé le président de la Société algérienne de pharmacie. C'est pourquoi, il est question, à ses dires, de créer «en urgence» une structure chargée d'orienter ces nouveaux investisseurs, pour leur éviter de faire «faillite». «Ceux-ci, (nouveaux investisseurs) pourraient être incités à produire des traitements sous d'autres formes (en injection, présentés en collyres et autres pommades ophtalmiques) que ceux proposés habituellement aux patients », a-t-il noté. A propos de la promotion de la recherche axée sur l'élaboration de médicaments, «nécessitant des fonds importants», le Dr Benhamdine a souligné que c'est aux fabricants qu'il appartient de la financer, ceux-ci «étant les premiers à tirer bénéficie de ses résultats». Revenant sur l'activation du Plan national anti-cancer et le diagnostic de 45 à 50 000 personnes affectées, chaque année par cette maladie, il a estimé que le plus important est de développer des actions tendant à en diminuer le nombre. «Nous savons tous que le cancer est provoqué, entre autres causes, par la pollution, le tabac, de mauvais régimes alimentaires, que nous pouvons diminuer en nous y attaquant efficacement, d'où l'intérêt, à accorder la primauté à l'aspect prévention», a-t-il dit. Pour le président de la Société algérienne de pharmacie, Farid Benhamdine, le plan national anti-cancer ne pourra fonctionner que si «chaque acteur remplit sa tâche». A ce sujet, M. Benhamdine a évoqué la nécessité de former les pharmaciens oncologues spécialisés pour la prise en charge de cette maladie très répandue. «Les pharmaciens reçoivent une formation généraliste pour prendre en charge les différentes pathologies. Cependant, le cancer nécessite une spécialité à part», a-t-il souligné dernièrement. Mettant l'accent sur le rôle des pharmaciens dans la mise en œuvre de ce plan, il a précisé que «ce sont eux qui sont appelés à accompagner les malades durant toute la durée de leur traitement et à favoriser le bon usage des produits pharmaceutiques incluant des règles de pharmaco- vigilance».