"Pas moins de 4 000 personnes meurent du cancer chaque année en Algérie", a annoncé en préambule le professeur Zitouni lors de la 24e journée pharmaceutique nationale qui s'est tenue, samedi dernier, à la nouvelle faculté de médecine à Alger. Un constat partagé par l'ensemble des intervenants mais que nombreux veulent nuancer par la mise en place du plan cancer. Un plan qui a mis du temps à voir le jour mais qui a bénéficié d'une attention particulière du président de la République et du gouvernement, se félicite le Pr Zitouni. Les différentes priorités, définies par un collège de professionnels en médecine et pharmacie, consistent essentiellement à "améliorer la prévention contre les facteurs de risques, améliorer le dépistage et le diagnostic mais aussi à redynamiser le traitement", explique Pr Grangaud. Le nombre croissant de cancers en Algérie mais aussi le taux de morbidité qui en découle a pour origine différents facteurs. L'un d'entre eux relève du vieillissement de la population. "La population algérienne vit plus longtemps, le taux de mortalité infantile a sensiblement décru contribuant ainsi à dépister de plus en plus de cas de cancer chez les Algériens", poursuit Pr Grangaud. Pour autant, la nécessité d'une prise en charge efficace de la pathologie se fait sentir. Le médecin oncologue, le chirurgien mais aussi le pharmacien sont partie prenante de l'action anti-cancer. L'interdisciplinarité, pivot du plan, doit permettre une action rapide et efficace pour lutter contre la maladie, soutient le Pr Bouzid. La pharmaco-économie La situation économique du pays liée à une chute du prix du baril de pétrole doit inciter à l'économie. Ou plutôt à l'optimisation, soutient l'un des membres organisateurs de ces 24es journée de la Société algérienne de pharmacie. Le traitement du cancer représente pas moins de 60% du budget de la Pharmacie centrale des hôpitaux. Le nombre de cancer étant exponentiel conjugué à la baisse de revenus que subit le pays, "une réflexion est de mise quant à l'optimisation du traitement anti-cancer", soutient Farid Benhamdine, président de la SAP. Les économies ne peuvent se faire sur le type de traitement en soi mais sur la gestion du médicament. Pr Mezaour revient sur le gaspillage des traitements anti-cancer. Des médicaments dont les dosages ne répondent pas au besoin du malade sont amenés à être jetés partiellement... Il convient de quitter les anciens schémas de pensées pour acquérir de nouveaux schémas. Les intervenants, se voulant rassurants, misent beaucoup sur le plan cancer. L'outil devrait replacer le patient au centre des préoccupations aux fins de lui apporter les soins nécessaires et ce, quelle que soit la phase de la maladie. Z. M.