Rendez-vous n Les professionnels du cinéma déplorent l'absence d'une politique sérieuse et efficace chargée de soutenir constamment toute la chaîne de l'industrie cinématographique. Le cinéma algérien, après avoir connu l'âge d'or dans les années 1970 et 1980, connaît, dans les années 1990, la faillite à cause du désengagement de l'Etat : tous les organismes chargés de la réalisation, de la production et de la distribution du produit filmique ont été dissous. Depuis, notre cinéma, qui a connu une reconnaissance internationale, notamment au Festival de Cannes, en remportant en 1975, avec «Chroniques des années de braise» de Mohamed Lakhdar Hamina la Palme d'or, peine à se relever. Et en dépit des nombreuses tentatives enregistrées à partir des années 2000, le cinéma algérien est toujours en difficulté. Même s'il y a eu une relance de la production – des coproductions pour la plupart, avec des instances étrangères –, on parle toutefois de production sporadique. Car, en effet, tous les films réalisés depuis 2000 à nos jours, ont été réalisés à différentes occasions, telles que la célébration du 60e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale, la commémoration des cinquante ans de l'indépendance, Alger, capitale de la culture arabe (2007) ou encore l'Année de l'Algérie en France. Les professionnels du cinéma déplorent le caractère occasionnel de la pratique cinématographique algérienne, ils regrettent l'absence d'une politique sérieuse et efficace chargée de soutenir constamment toute la chaîne de l'industrie cinématographique et de promouvoir, par conséquent, la culture dans le domaine cinématographique. Ainsi, malgré ses cinquante ans d'histoire, le cinéma algérien passe par une période difficile, en raison des problèmes liés à la production. «Même si quelques films ont été primés dans différents festivals internationaux, il reste néanmoins des progrès à faire dans ce domaine pour l'avenir», estiment les observateurs. Pour réfléchir à une stratégie favorable à la relance de l'activité cinématographique à tous les niveaux de la chaîne, un colloque international sur les conditions et les contraintes de la production cinématographique en Algérie aura lieu les 5 et 6 mars au palais de la culture Mohamed Laïd Al-Khalifa à Constantine. «L'objectif de ce colloque international est de comprendre les contraintes qui existent au niveau des productions cinématographiques algériennes, d'aborder les difficultés des réalisateurs et des scénaristes sur le terrain et de considérer les contraintes des commissions de lecture», expliquent les organisateurs. Et d'ajouter : «Pour ce faire, les organisateurs ont établi un programme intéressant sur deux jours afin de cerner toutes les questions liées à la production. A cette occasion, plusieurs ateliers consacrés à l'évaluation des budgets, au scénario, à la technique et au son, sont programmés durant ces deux jours consacrés aux professionnels du cinéma.» Notons que ce colloque est organisé dans le cadre de la manifestation, Constantine, capitale de la culture arabe 2015, par le département du cinéma au ministère de la Culture, en partenariat avec le Centre national du cinéma algérien (CNCA) et le Centre algérien du développement du cinéma (CADC).