Atouts n Ces iles recèlent une ressource halieutique considérable, selon un comptage organisé par le Commissariat national du littoral (CNL). La chargée de projets, Dalmi Nesrine, a assuré que cette opération de comptage a confirmé la présence d'un grand nombre de poissons dont des espèces de mérou et de badèche, augurant «d'un bon avenir des ressources halieutiques dans ces îles à protéger et à bien gérer». Cette protection doit concevoir la croissance des poissons juvéniles pour assurer un équilibre de l'écosystème, a-t-elle souligné. Il a été relevé également, lors de cette opération de comptage effectuée du 28 septembre au 4 octobre derniers avec la participation de l'association écologique «Barberousse», une baisse sensible de gros poissons et une pauvreté du peuplement du poisson en dépit de l'interdiction de la pêche dans cette réserve marine protégée, en vain, selon l'ingénieure. Ce comptage, inscrit dans le cadre du programme d'action du Commissariat national du littoral et impliquant une trentaine d'experts nationaux et français vise à recueillir des données sur les ressources halieutiques qui se développent dans ces îles et leur évolution, ainsi que la mise en place d'un référentiel des poissons du site, a-t-on ajouté. Ses résultats seront analysés en collaboration avec des responsables de la mission scientifique et des représentants de l'association «Barberousse» et de CNL puis annoncés dans un exposé détaillé, a ajouté Dalmi Nesrine. La partie émergée des Habibas ne représente que 40 ha, ce sont des petites îles qui ne suscitent un intérêt que pour le tourisme estival et la pêche, d'autant plus que la seule source d'eau douce provient des précipitations. La pêche, par contre, attire de nombreux artisans, tout au long de l'année. Le quai de quelques mètres autorise l'accès exclusivement aux bateaux de faible tirant d'eau, fileyeurs et caseyeurs de petit tonnage. Même les quillards de tourisme ne peuvent s'y amarrer et ne viennent qu'à la belle saison, quand le mouillage à l'extérieur de l'abri est sûr. En été, les îles attirent de nombreux touristes, pour le pique-nique ou la pêche récréative. La dominante rocheuse du site, difficile d'accès pour les engins d'exploitation halieutique, revêt une importance capitale dans la gestion des pêches. Les îles Habibas jouent un rôle de zone refuge, attesté par la présence de géniteurs de grande taille mais dont la dynamique est d'autant plus fragile qu'ils sont peu nombreux. L'intérêt des Habibas a été relancé par les touristes qui ont découvert les plages de Madagh situées face aux Habibas ainsi qu'un article retentissant de Cousteau lors d'une visite dans les années 80 où il qualifiait les Habibas comme l'un des 100 derniers cailloux perdus de la Méditerranée.