La préservation des îles “Habibas” est l'une des préoccupations ces jours-ci, des pouvoirs publics de la wilaya d'Oran. Pour cela une cellule a été mise en place dernièrement dans le cadre du projet de préservation et de promotion des îles "Habibas" qui constitue la première matérialisation sur le terrain du Commissariat national du littoral, a indiqué samedi le directeur de l'environnement de la wilaya d'Oran. L'installation de cette équipe, composée de deux ingénieurs et de trois gardiens, constitue la première des actions contenues dans le plan de gestion du projet de réhabilitation des îles "Habibas", a indiqué le même responsable lors d'une séance de présentation du bilan de la mission scientifique française au petit archipel du littoral oranais. La dératisation et la régulation de la fréquentation humaine au niveau de cette première réserve marine du pays (classée en 2003), seront prochainement entamées, a-t-il encore fait savoir. Une importante population de rongeurs a été, en effet, observée aux îles "Habibas", qui menace d'extinction certaines espèces animales rares tels les puffins (oiseaux), selon les explications fournies par les spécialistes français au terme d'une semaine d'exploration sur le site insulaire. S'agissant du facteur humain, les mêmes experts, auxquels se sont associés des chercheurs algériens, estiment qu'il est, lui aussi, à l'origine de la raréfaction de plusieurs espèces de poissons tel le mérou, mettant en cause notamment la pêche intensive. Dans ce contexte, un spécialiste français a déploré la disparition du phoque moine qui faisait jadis la réputation des îles "Habibas", illustrant son exposé par la projection d'une photo de cet animal marin prise lors d'une expédition menée dans cette réserve en 1977 par la célèbre mission "Calypso", dont il fut membre sous la direction de feu le commandant Cousteau. A ce titre, un chercheur de l'Université d'Oran, spécialiste du milieu marin, a révélé qu'un bébé phoque moine a été découvert l'année dernière dans cet espace, dont l'élevage est assuré, depuis, dans un endroit approprié. Le projet de préservation et de promotion des îles "Habibas" intervient dans le cadre de la coopération algéro-française qui prévoit également la mise en valeur de deux autres espaces naturels, à savoir l'île de Rechgoun (Aïn Temouchent) et le mont Chenoua (Tipasa), rappelle-t-on. Initié à la suite de la promulgation de la loi sur le littoral, en 2002 cet accord de coopération porte, dans une première étape, sur l'élaboration d'un inventaire de la faune, de la flore et de la biodiversité des divers sites en voie de classement. Selon une représentante du ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement ayant pris part à cette rencontre consacrée au petit archipel des "Habibas", celui-ci constitue un site pilote dans l'opération de classement des îles en aires protégées. La même responsable a également annoncé, en marge de cette séance de travail, la prochaine finalisation du cadastre de l'ensemble du littoral algérien par deux organismes publics, à savoir le Centre national d'études et de recherche en urbanisme (Cneru) et l'Agence nationale d'aménagement du territoire (Anat). A rappeler que l'expédition scientifique française est la 5e à être menée aux "Habibas" à bord du voilier "Fleur de Lampaul", de la fondation "Nicolas Hulot" pour la nature et l'homme. Ce site protégé s'étend sur une superficie cumulée de 40 hectares à quelques kilomètres au large de la localité de Aïn El Kerma (ex-Cap Blanc).