Résumé de la 11e partie n Manuel Ortiz lisait le désespoir et le chagrin dans le regard de la jeune femme. Nous allons mettre tous nos hommes à sa recherche, passer le quartier au peigne fin et utiliser des mégaphones pour demander à Brian de nous contacter au cas où il errerait dans les environs. Je vais dire à un agent de vous conduire en voiture à l'hôpital et de vous y attendre. — Vous restez ici au cas où il reviendrait ? — Absolument. — Michael, tu garderas l'œil ouvert ? — Sûr, maman. Je vais guetter Débile. — Ne l'appelle pas...» Puis Catherine vit l'expression du visage de son fils. II fait ce qu'il peut pour me remonter le moral, pensa-t-elle. II s'efforce de me persuader que Brian est sain et sauf. Que tout ira bien. Elle passa ses bras autour des épaules de Michael et le sentit qui la serrait maladroitement contre lui. «Tiens bon, maman», dit-il. Jimmy Siddons jura entre ses dents en traversant le rond-point situé près de l'Avenue B dansla cité de Stuyvesant Town. L'uniforme dont il avait dépouillé le gardien de la prison lui donnait un air respectable mais le porter en pleine rue était risqué. II avait dérobé un vieil imperméable crasseux et un bonnet en tricot dans le chariot d'un sans-abri. Ça résolvait temporairement son problème, toutefois il lui fallait absolument se procurer d'autres vêtements pluis convenables. II lui fallait également une voiture. II devait en trouver une dont l'absence ne serait pas remarquée avant le lendemain matin, une voiture garée pour la nuit, le genre de bagnole que conduisaient les résidents de Stuyvesant Town : de dimension moyenne, noire ou marron, semblable à n'importe laquelle de ces Toyota, Honda ou Ford qui sillonnent les routes. Rien d'original. Jusqu'à présent il n'en avait repéré aucune. Il avait vu un vieux schnock sortir d'une Honda en disant à la personne qui l'accompagnait: «Ça fait du bien de revenir chez soi», mais c'était un de ces modèles rouge pétant qui se remarquaient à un kilomètre. Un gamin dans une vieille caisse se gara non loin de là. Le bruit du moteur suffit à dégoûter Jimmy. Vraiment ce dont il avait besoin ! Apeine sur l'autoroute, c'était la panne assurée. Il avait froid et faim. Dix heures de voiture, se dit-il, et je serai au Canada, Paige viendra me retrouver et nous disparaîtrons dans la nature. C'était la première vraie nana qu'il eût jamais eue, et elle l'avait drôlement aidé à Detroit. Il savait qu'il n'aurait jamais été pris l'été dernier s'il avait mieux examiné cette foutue station-service dans le Michigan. Il aurait dû vérifier les toilettes à l'extérieur, au lieu de se laisser sur-prendre par un flic qui en sortait au moment où il braquait son arme sur le pompiste. Le lendemain, il était de retour à New York. Jugé pour le meurtre d'un flic. Un couple âgé passa devant lui et lui adressa un sourire. «Joyeux Noël.» A suivre