Résumé de la 3e partie n Pour Cally, le simple fait d'évoquer le nom de son frère soulève en elle une vague d'éffroi. Je ne me suis jamais pardonné d'avoir donné de l'argent à Jimmy, avait répondu doucement Cally. — Ouais. Ainsi que les clés de ta voiture, lui rappela-t-il. Cally, je te préviens. Tiens-toi en dehors de ça, aujourd'hui. — Je ne bougerai pas. Vous pouvez être tranquilles. Et je ne savais pas ce qu'il avait fait la dernière fois.» Les voyant inspecter à nouveau la pièce des yeux, elle s'était écriée : «Allez-y. Vous pouvez fouiller. Il n'est pas ici. Et si vous voulez mettre ma ligne sur écoute, faites-le, tant que vous y êtes. Je veux que vous m'entendiez dire à Jimmy de se rendre. Parce que je n'ai pas d'autre conseil à lui donner.» Mais Jimmy ne me trouvera pas, tenta-t-elle de se persuader, tout en se frayant un passage à travers la foule. Sûrement pas. Pas cette fois-ci. Après avoir purgé sa peine, elle était allée chercher Gigi chez sa nourrice. L'assistante sociale lui avait déniché ce petit appartement dans la Rue Est ainsi qu'un job d'aide soignante à l'hôpital St. Luke-Roosevelt. Le premier Noël qu'elle allait passer avec Gigi depuis deux ans ! Si seulement elle avait eu de quoi lui offrir de jolis cadeaux, regretta-t-elle.Une petite fille de quatre ans méritait d'avoir une voiture de poupée neuve, pas cette relique qu'elle lui avait achetée faute de mieux. Le petit édredon et l'oreiller dont elle l'avait garnie ne dissimulaient guère la piètre apparence du jouet. Peut-être pourrait-elle retrouver le type qui vendait des poupées dans la rue la semaine dernière ? Elles coûtaient huit dollars, et l'une d'elles ressemblait à Gigi. Elle n'avait pas eu assez d'argent sur elle ce jour-là, mais le vendeur avait dit qu'il serait sur la Cinquième Avenue, entre la 57 et la 47e, la veille de Noël. Il fallait qu'elle le retrouve. Oh,mon Dieu, implora-t-elle, faites qu'on arrête Jimmy avant qu'il ne fasse du mal à quelqu'un. II y a quelque chose d'anormal chez lui. Depuis toujours. Un peu plus haut dans la rue, des gens chantaient «Douce nuit». Comme elle s'approchait, elle constata qu'il ne s'agissait pas d'un chœur mais d'une foule rassemblée autour d'un violoniste ambulant qui jouait des airs de Noël. Un enfant mystérieux... Brian ne se joignit pas aux chanteurs, bien que « Douce nuit » fût son air préféré et que chez lui, à Omaha, il fit partie du chœur des enfants de la paroisse. II aurait tellement voulu être là-bas en ce moment, s'apprêtant avec la famille à décorer l'arbre de Noël dans le salon, et non à New York ; il aurait tant voulu que tout soit comme avant. Il aimait bien New York et il attendait toujours avec impatience l'habituel séjour chez sa grand-mère l'été. Il s'y amusait beaucoup. Mais il n'aimait pas ce genre de visite. Pas la veille de Noël, avec papa à l'hôpital et maman si triste, et Michael qui passait son temps à le commander, bien qu'il eût à peine trois ans de plus que lui. A suivre