Résumé de la 4e partie n Brian ne se joignit pas aux chanteurs, bien que «Douce nuit» fût son air préféré … Brian enfouit ses mains dans les poches de sa veste. Il avait froid malgré ses moufles. II lança un regard agacé vers l'arbre géant de l'autre côté de l'avenue, sur le bord opposé de la patinoire. Dans une minute, sa mère allait dire : «Bon. Maintenant, allons jeter un coup d'œil au sapin.» II était si grand, et ses lumières si brillantes, et il y avait une grosse étoile tout en haut. Mais Brian s'en moquait en ce moment, comme des vitrines qu'ils venaient de voir. il n'avait pas envie d'écouter le type qui jouait du violon non plus, et il n'avait pas envie de rester là. Ils perdaient leur temps. Il voulait aller à l'hôpital et regarder maman donner à papa la grande médaille qui avait sauvé la vie de grand-père quand il était soldat durant la Seconde Guerre mondiale. Grand-père l'avait portée durant toute la guerre, et elle était même éraflée à l'endroit où une balle l'avait frappée. Granny avait demandé à maman de la donner à papa, et tout en trouvant ça un peu ridicule, maman avait promis de le faire, mais elle avait ajouté : «Oh, tu sais, Christophe n'était qu'un mythe. Il n'est même plus considéré comme un saint, et les seules personnes qu'il ait aidées sont les vendeurs de ses médailles ; tout le monde les fixait sur le tableau de bord de la voiture, autrefois.» Mais Granny avait dit : «Catherine, ton père croyait qu'elle l'avait aidé à sortir sain et sauf de terribles combats et c'est ce qui importe. Il avait la foi, comme moi. S'il te plaît, donne-la à Tom et tâche d'y croire toi aussi.» Brian se sentit irrité contre sa mère. Si Granny croyait que papa guérirait grâce à la médaille, alors maman devait la lui donner. Il était sûr que Granny avait raison. …dort en toute innocence sous l'immense ciel bleu. Le violon se tut et la femme qui avait dirigé les chants tendit un petit panier. Brian regarda les spectateurs y déposer des pièces et des billets. Sa mère sortit son portefeuille du sac qu'elle portait en bandoulière et y prit deux billets d'un dollar «Michael, Brian, allez les déposer dans la corbeille.» Michael saisit son dollar et essaya de se frayer un chemin dans la foule. Brian s'apprêta à le suivre, puis s'aperçut que le portefeuille de sa mère avait glissé hors du sac lorsqu'elle avait voulu l'y remettre et qu'il était tombé par terre. Il se retourna, prêt à le ramasser, mais avant qu'il ait pu faire un geste, une main se tendit vers le sol et s'en empara. Brian vit que la main appartenait à une femme très maigre vêtue d'un imperméable noir, les cheveux coiffés en une longue queue-de-cheval. «Maman !» dit-il d'un ton anxieux, mais tout le monde s'était remis à chanter, et elle ne tourna pas la tête. La femme se fondait dans la foule. Instinctivement, Brian se mit à la suivre, craignant de la perdre de vue. Il se retourna pour lancer un autre appel à sa mère, mais elle mêlait sa voix à celles des autres, à présent. A suivre