Musique Son talent, sa belle et unique manière d?interpréter ont séduit l?assistance. La rentrée culturelle pour l?établissement Arts et Culture a été marquée, jeudi, à la salle Ibn Khaldoun, par un concert, celui de la chanson hawzie et arabo-andalouse, animée par Nacerddine Chaouli qui, depuis plusieurs années, occupe une grande place sur la scène artistique algérienne ; il est également considéré comme l?ambassadeur de la chanson classique algérienne. Ses pérégrinations l?ont mené aussi bien en Europe qu?aux Etats-Unis et même dans les pays arabes, où il a eu un accueil chaleureux. Pour ce premier soir, le public, d?habitude nombreux à ce genre de rencontres musicales, n?était pas au rendez-vous. La salle était à moitié vide. En ouverture, un prélude musical ; le préliminaire était fait avec une harmonie juste et précise de cordes (ceux du ûd, du violon, de la mandoline et du banjo), et aussi de touches du piano et de percussion (tar et derbouka). Ce morceau musical est venu inviter l?assistance à entrer dans une ambiance très conviviale, puisque le public, tout au long du concert, a adhéré à la musique par des applaudissements et des youyous qui fusaient de toute la salle. Plus tard, Nacerddine Chaouli fait son entrée sur scène et prend place au sein de l?orchestre. Avec son instrument, le mandole, il entame aussitôt son récital par un remarquable chant agréablement modulé par une voix retentissante, bien tenue et marquante, qui a laissé l?ouïe du public attentive aux moindres intonations et variations vocaliques. Son chant mêle religiosité et cérémonial ; il parle d?amour et de beauté, des délices et des jouissances de la vie ; il loue le charme de l?aimée : son visage, ses yeux, sa peau et bien d?autres attributs physiques qui ne peuvent laisser le regard d?un homme insensible. Des chansons comme Yaouahed el ghoziel, rythmées, ont donné du dynamisme à son récital, une vitalité généreusement partagée par le public qui n?a cessé d?exprimer sa joie et sa satisfaction. Outre les voluptés et le bonheur de l?existence humaine, Nacerddine Chaouli a chanté également la magnificence et la création de Dieu, et loué les qualités du Prophète, mêlant une grande piété à une extraordinaire spiritualité. Très jeune, Nacerddine Chaouli voue pour le chant et la musique une passion qui le motivent et déterminent ses intentions musicales. Et depuis son adhésion à la musique, d?abord à l?association El fen oua adab et ensuite à El-Fakhardjia, il se fait aider et conseiller, tour à tour, par Mustapha et Mohammed Boutriche puis par Abderrazak Fakhardji et Mustapha Skandrani, tous l?ont encouragé dans son entreprise et son apprentissage, tous l?ont initié aux noubate, plus tard au hawzi. Nacerddine Chaouli se retrouve dans le style hawzi et a pu s?y frayer un chemin.