Imaginaire n Anissa Berkane présente, dans une exposition qui se tient à la villa Dar Abdeltif, une collection atypique, fruit d'un travail d'interprétation et de recherche dans les codes mathématiques que recèle le Saint Coran. L'exposition a pour titre «Dhikr pictural». L'inspiration artistique orientaliste ayant éveillé chez Anissa Berkane ce besoin de revisiter l'orient dans une de ses expositions a cédé la place à une exigence silencieuse, celle liée au souffle mystique. D'après ses tableaux et la thématique du «dhikr», invocation de Dieu, Anissa Berkane a, dans un voyage, d'abord du dedans puis celui du dehors, réussi à réaliser des œuvres se référant au monde symbolique des mystères coraniques. La langue secrète des codes mathématiques du Saint Coran se matérialise par cette récente collection baptisée «Dhikr pictural», invocation abondante des miracles divins, qui selon la plasticienne, interpelle le regard autre que celui interprété par certains, sur l'islam. Les tableaux sont là, associant d'une création à une autre les prodiges du Livre sacré. Ainsi, «Equilibre» évoque le parfait équilibre des étoiles et galaxies et leur rotation avec le soleil comme étoile indissociable de l'Univers. Tout cela incorporé à des figures géométriques et emblèmes berbères. «Arcanes», est une toile qui renvoie aux cinq piliers de l'islam personnifiée par le style calligraphique puisé des versets du Coran. «L'arbre de vie», «Cinq», « la Kaaba», «Qaf», «L'astrolabe», «Hourouf», «Le nombre d'or», «Le fer», sont un ensemble de toiles donnant une lecture lumineuse du Livre Sacré. Pour communiquer un message universel et une lecture sans ambiguïté de paix. Anissa Berkane, afin de faire ressortir une esthétique et un souffle céleste, a utilisé des feuilles d'or, des tons chauds et forts exprimant la majesté du Livre et l'acte de dévotion et de pureté sur les cœurs. Motifs floraux, arabesques, embellissements, la belle écriture calligraphique, ésotérisme et tradition, lettres alphabétiques berbères, tout devient signe et révélation. La plasticienne a laissé ses émotions immerger dans le voyage symbolique de l'âme vers les sources symboliques d'une religion qui, dit-elle, «est un bien pour l'humanité toute entière». Organisée sous l'égide du ministère la Culture et de l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc), l'exposition se poursuivra jusqu'au 14 avril prochain. Elle est complétée par une projection vidéo où l'artiste éclaire les visiteurs sur la profondeur de chaque toile et la manière dont elle les a réalisées. Diplômée de l'Ecole des beaux-arts, Anissa Berkane, née à Alger, où a eu lieu sa toute première expo en 1992, a fait connaître également son travail de plasticienne dans certains pays d'Europe.