Explorant ses profondeurs, l'artiste invite le spectateur à défiler du regard sa 100e exposition qui se tient au siège de la Fondation Déserts du monde. Une rétrospective d'œuvres dominées par une scénographie picturale qu'elle trempe dans un univers musical. L'andalou, le chaoui, le chaâbi, le kabyle, le foundou en sus des volutes mélodiques puisées de la musique savante sont entre autres fresques proposées dans une palette chromatique singulière. Focus. Explorant ses profondeurs, l'artiste invite le spectateur à défiler du regard sa 100e exposition qui se tient au siège de la Fondation Déserts du monde. Une rétrospective d'œuvres dominées par une scénographie picturale qu'elle trempe dans un univers musical. L'andalou, le chaoui, le chaâbi, le kabyle, le foundou en sus des volutes mélodiques puisées de la musique savante sont entre autres fresques proposées dans une palette chromatique singulière. Focus. Saléha Khelifi fait partie de cette trempe d'artistes dont les œuvres visent autant à imprimer des sentiments qu'à les exprimer. C'est l'impression qui se dégage lorsque le regard du spectateur défile la série d'œuvres accrochés jusqu'au 12 du mois en cours sur les cimaises de l'espace du siège de la Fondation Déserts du monde. L'artiste, qui est à sa 100e exposition, nous propose une scénographie picturale qu'elle trempe dans les airs musicaux du terroir et de la musique savante. Elle livre au spectateur une rétrospective de sa collection qui a fait le tour de nombre de pays dont la France, république de Tchéquie et le Canada. «Mémoire et identité», «Musique du terroir» ou encore «le Verbe et la couleur», sont entre autres titres génériques de ses expositions tenues çà et là lors des différentes manifestations culturelles en Algérie et à l'étranger. Son travail artistique soutenu par une recherche, renseigne sur l'effort actif et sans répit de l'artiste, sa carrière durant. Son style du lahibi est une démarche picturale qui caractérise ses œuvres. Cette flamme, elle la retrouve, dit-elle, dans les images de son enfance lorsque la soldatesque coloniale venait traquer les moudjahidine (résistants) lors de la guerre de Libération nationale. Elle se rappelle de la persécution, des opérations de ratissage, du sang et des flammes qui ont marqué sa mémoire d'enfance. Cette flamme tapie au fond de son être symbolise aussi, pour l'artiste, la souffrance humaine à l'échelle universelle : répression, injustice, guerre, douleur, famine, pauvreté, maladies, catastrophes écologiques… A ses œuvres de souffrance humaine et de dilution de valeurs universelles, Saléha oppose des messages d'espoir, de solidarité, de vie, d'amour, de fraternité et de paix dans une dimension pédagogique. Le lahibi, une enluminure de feu Le visiteur est invité à découvrir un autre langage graphique. S'inspirant de la calligraphie arabe, l'artiste crée son propre style qu'elle appelle le lahibi où les lettres se terminent par une flamme, un sentiment d'ardeur qu'elle cultive jusqu'au tréfonds de son être. Saléha Khelifi fait pousser son ardeur au travail lorsqu'elle étrenne sa collection de miniature en 1986. Elle orne ainsi ses œuvres de petite facture avec une enluminure de feu «élégant» qu'on retrouve, telle une caractéristique, dans les compositions picturales qu'elle va réaliser à partir de 1988 comme les versets coraniques qu'elle décline dans une calligraphie majestueuse. La thématique évoquée se veut un exutoire, voire un antidote aux drames et souffrances vécus qu'elle conjugue aux temps présents. Sa calligraphie du lahibi est omniprésente dans ses réalisations où elle ne reconvoque pas moins l'union, la dignité, la paix, la réconciliation… Pétrie dans le moule du terroir de ses aïeux et nourrie aux sources du souffle de l'instruction, la plasticienne plaide pour un art purement éducatif. Son travail, qui exhorte à la sagesse, invite le regard à décrypter l'énigme pédagogique. «Mon art résulte d'une longue et profonde observation de tout ce qui nous entoure», souligne l'artiste, car «tout ce qui fait souffrir l'humanité, je le ressens au plus profond de moi-même avant de le projeter sur mes subjectiles», ajoute-elle. Saléha Khelifi explore ses profondeurs pour livrer au regard ce qui l'étreint. Ce qui la tenaille dan son for intérieur. D'autres compositions en feu évoquent les fléaux sociaux comme la jeunesse face au chômage ou en proie à la délinquance et la drogue. Aux sources du patrimoine linguistique En sus des soixante-dix tableaux de miniature et des quatre-vingt œuvres de calligraphie qu'elle a réalisés, l'artiste se livre en 2000 à son autre passion : la mise au jour des symboles et motifs tifinaghs à l'échelle de tous les pays de l'Afrique du nord. Elle furète dans des documents et effectue des recherches à travers le Maghreb pour cueillir des signes de notre mémoire berbère. Sa quête la conduit à pénétrer le sens caché du signe, du symbole amazigh. Un travail de recherche qui lui a permis de répertorier plus de 1100 symboles primitifs à travers le Maghreb dont une soixantaine de signes essaiment ses tableaux. Lutte, liberté, fertilité, prévoyance, modestie, vie, etc., demeurent ces éléments d'un patrimoine linguistique, des représentations d'un langage qu'elle fixe sur ses aplats. Scénographie musicale Scrutant ses profondeurs, l'artiste laisse émerger une autre expression. Elle nous arbore une autre collection dont la thématique rappelle le patrimoine musical du pays. Celui universel aussi. Ainsi, elle titille ses tréfonds, à travers un vocabulaire pictural chargé de «volutes» mélodiques. Saléha s'imprègne de la musique. Chaque genre musical algérien est engoncé dans une scénographie particulière que relève une gamme de couleurs spectrales aussi bien chatoyantes qu'insolites… L'andalou, le chaoui, le chaâbi, le kabyle, le foundou sont entre autres mélodies dont la palette chromatique épouse superbement les différents airs musicaux qui bercent son for intérieur. Les oeuvres de compositeurs universels sont elles, aussi, aquarellées dans une intensité expressive qui témoigne de sa sensibilité pour les «volutes» mélodiques. La collection égrène des œuvres musicales qu'elle esquisse dans un graphisme de mouvement avant de l'habiller d'une romance polychrome éclatante comme «Hymne à la joie» de Ludwig van Beethoven, «la Flûte enchantée» de Wolfgang A. Mozart, «Nocturne» de Frédéric Chopin, «l'Oiseau de feu» de Igor Stravinsky, «Relaxation» et «les Anges» du contemporain Patrick Touron, «Musique algérienne» de Mohamed Iguerbouchène, «Foundou» de Abdelkader Alla et Othmane Bali et autres pièces de l'auteur Antonín Dvorák intitulée «Symphonie du nouveau monde» et «la Vltava» (rivière tchèque) du compositeur et pianiste Bedrich Smetana qu'elle a présentées lors d'une exposition tenue au mois de juin 2005 en République de Tchéquie. L'artiste ne s'arrête pas à l'expressionnisme pictural. Au terme de chacune de ses œuvres plastiques, elle laisse surfer sa poésie. Son recueil composé de trois cents poèmes, déclamé en arabe, tamazight et français, dénote de sa fibre artistique et de la flamme qui l'habite. Saléha Khelifi fait partie de cette trempe d'artistes dont les œuvres visent autant à imprimer des sentiments qu'à les exprimer. C'est l'impression qui se dégage lorsque le regard du spectateur défile la série d'œuvres accrochés jusqu'au 12 du mois en cours sur les cimaises de l'espace du siège de la Fondation Déserts du monde. L'artiste, qui est à sa 100e exposition, nous propose une scénographie picturale qu'elle trempe dans les airs musicaux du terroir et de la musique savante. Elle livre au spectateur une rétrospective de sa collection qui a fait le tour de nombre de pays dont la France, république de Tchéquie et le Canada. «Mémoire et identité», «Musique du terroir» ou encore «le Verbe et la couleur», sont entre autres titres génériques de ses expositions tenues çà et là lors des différentes manifestations culturelles en Algérie et à l'étranger. Son travail artistique soutenu par une recherche, renseigne sur l'effort actif et sans répit de l'artiste, sa carrière durant. Son style du lahibi est une démarche picturale qui caractérise ses œuvres. Cette flamme, elle la retrouve, dit-elle, dans les images de son enfance lorsque la soldatesque coloniale venait traquer les moudjahidine (résistants) lors de la guerre de Libération nationale. Elle se rappelle de la persécution, des opérations de ratissage, du sang et des flammes qui ont marqué sa mémoire d'enfance. Cette flamme tapie au fond de son être symbolise aussi, pour l'artiste, la souffrance humaine à l'échelle universelle : répression, injustice, guerre, douleur, famine, pauvreté, maladies, catastrophes écologiques… A ses œuvres de souffrance humaine et de dilution de valeurs universelles, Saléha oppose des messages d'espoir, de solidarité, de vie, d'amour, de fraternité et de paix dans une dimension pédagogique. Le lahibi, une enluminure de feu Le visiteur est invité à découvrir un autre langage graphique. S'inspirant de la calligraphie arabe, l'artiste crée son propre style qu'elle appelle le lahibi où les lettres se terminent par une flamme, un sentiment d'ardeur qu'elle cultive jusqu'au tréfonds de son être. Saléha Khelifi fait pousser son ardeur au travail lorsqu'elle étrenne sa collection de miniature en 1986. Elle orne ainsi ses œuvres de petite facture avec une enluminure de feu «élégant» qu'on retrouve, telle une caractéristique, dans les compositions picturales qu'elle va réaliser à partir de 1988 comme les versets coraniques qu'elle décline dans une calligraphie majestueuse. La thématique évoquée se veut un exutoire, voire un antidote aux drames et souffrances vécus qu'elle conjugue aux temps présents. Sa calligraphie du lahibi est omniprésente dans ses réalisations où elle ne reconvoque pas moins l'union, la dignité, la paix, la réconciliation… Pétrie dans le moule du terroir de ses aïeux et nourrie aux sources du souffle de l'instruction, la plasticienne plaide pour un art purement éducatif. Son travail, qui exhorte à la sagesse, invite le regard à décrypter l'énigme pédagogique. «Mon art résulte d'une longue et profonde observation de tout ce qui nous entoure», souligne l'artiste, car «tout ce qui fait souffrir l'humanité, je le ressens au plus profond de moi-même avant de le projeter sur mes subjectiles», ajoute-elle. Saléha Khelifi explore ses profondeurs pour livrer au regard ce qui l'étreint. Ce qui la tenaille dan son for intérieur. D'autres compositions en feu évoquent les fléaux sociaux comme la jeunesse face au chômage ou en proie à la délinquance et la drogue. Aux sources du patrimoine linguistique En sus des soixante-dix tableaux de miniature et des quatre-vingt œuvres de calligraphie qu'elle a réalisés, l'artiste se livre en 2000 à son autre passion : la mise au jour des symboles et motifs tifinaghs à l'échelle de tous les pays de l'Afrique du nord. Elle furète dans des documents et effectue des recherches à travers le Maghreb pour cueillir des signes de notre mémoire berbère. Sa quête la conduit à pénétrer le sens caché du signe, du symbole amazigh. Un travail de recherche qui lui a permis de répertorier plus de 1100 symboles primitifs à travers le Maghreb dont une soixantaine de signes essaiment ses tableaux. Lutte, liberté, fertilité, prévoyance, modestie, vie, etc., demeurent ces éléments d'un patrimoine linguistique, des représentations d'un langage qu'elle fixe sur ses aplats. Scénographie musicale Scrutant ses profondeurs, l'artiste laisse émerger une autre expression. Elle nous arbore une autre collection dont la thématique rappelle le patrimoine musical du pays. Celui universel aussi. Ainsi, elle titille ses tréfonds, à travers un vocabulaire pictural chargé de «volutes» mélodiques. Saléha s'imprègne de la musique. Chaque genre musical algérien est engoncé dans une scénographie particulière que relève une gamme de couleurs spectrales aussi bien chatoyantes qu'insolites… L'andalou, le chaoui, le chaâbi, le kabyle, le foundou sont entre autres mélodies dont la palette chromatique épouse superbement les différents airs musicaux qui bercent son for intérieur. Les oeuvres de compositeurs universels sont elles, aussi, aquarellées dans une intensité expressive qui témoigne de sa sensibilité pour les «volutes» mélodiques. La collection égrène des œuvres musicales qu'elle esquisse dans un graphisme de mouvement avant de l'habiller d'une romance polychrome éclatante comme «Hymne à la joie» de Ludwig van Beethoven, «la Flûte enchantée» de Wolfgang A. Mozart, «Nocturne» de Frédéric Chopin, «l'Oiseau de feu» de Igor Stravinsky, «Relaxation» et «les Anges» du contemporain Patrick Touron, «Musique algérienne» de Mohamed Iguerbouchène, «Foundou» de Abdelkader Alla et Othmane Bali et autres pièces de l'auteur Antonín Dvorák intitulée «Symphonie du nouveau monde» et «la Vltava» (rivière tchèque) du compositeur et pianiste Bedrich Smetana qu'elle a présentées lors d'une exposition tenue au mois de juin 2005 en République de Tchéquie. L'artiste ne s'arrête pas à l'expressionnisme pictural. Au terme de chacune de ses œuvres plastiques, elle laisse surfer sa poésie. Son recueil composé de trois cents poèmes, déclamé en arabe, tamazight et français, dénote de sa fibre artistique et de la flamme qui l'habite.