Retombée n La réautorisation des bureaux de change à effectuer des opérations de change des devises, constitue un pas dans la lutte contre le marché informel de la devise. Toutefois, selon une source bancaire, «le succès des bureaux de change dépendra tout de même de l'attractivité des taux de change qui y seront pratiqués». «Une marge bénéficiaire de 1%, comme c'est le cas actuellement, veut dire que le bureau de change peut acheter la devise à un prix inférieur à 1% par rapport au taux de change de la BA et la vendre à un prix supérieur de 1% de ce taux, et c'est infime comme gain, comparé aux gains réalisés sur le marché informel de la devise», note un banquier, repris par l'APS. Il faudrait de ce fait augmenter ces marges bénéficiaires de manière «très significative», dira la même source. Au moment où l'euro par exemple oscille entre 190 DA et 165 DA au square Port-Saïd, depuis octobre dernier, il est échangé dans une fourchette autour de 120 DA sur le marché officiel, soit un écart qui atteint parfois les 60%. Mais pour d'autres observateurs, «Pour contenir le marché parallèle de la devise, il faut d'abord contenir le marché parallèle au sens large du terme, car ce sont deux faces d'une même pièce...le problème est d'ordre macro-économique et n'est pas un problème de rémunération», estime l'économiste Chafir Ahmine dans une déclaration à l'APS. En plus, si l'écart entre les taux pratiqués par les bureaux de change et ceux du marché parallèle demeure important «il est clair que les gens opteront systématiquement pour ce dernier...». «Il faudrait alors que les taux de change officiels soit alignés sur les taux de l'informel», extrapole-t-il. L'exercice de ces bureaux en Algérie autorisé en 1997 n'a cependant pas incité les personnes morales et physiques à s'y impliquer, vu la faible offre des devises et la faible rémunération de ces bureaux, fixée à 1% par la BA. Sur les 46 bureaux de change agréés depuis 1997, seulement six sont encore ouverts à ce jour. La BA avait ainsi introduit un règlement en 2007, relatif aux comptes devises, qui limite l'exercice des opérations de change aux banques. En mars dernier, devant l'APN, le gouverneur de la BA, Mohamed Laksaci, avait annoncé qu'un nouveau règlement relatif aux bureaux de change allait aider à «absorber les devises circulant dans le marché informel», annonçant qu'une nouvelle instruction suivra pour augmenter la marge bénéficiaire de ces bureaux et définir l'ensemble des conditions de leur agrément. Mais, deux questions restent à poser selon lui : quel sera le niveau de l'offre de la devise ? Et est-ce que les bureaux de change seront assez attractifs pour attirer les fonds circulant dans le marché informel ? A rappeler que le nouveau règlement stipule que la vente des devises reste cependant conditionnée: elle ne peut se faire qu'à «concurrence du reliquat des dinars en leur (les non-résidents) possession à la fin de leur séjour en Algérie et provenant d'une cession de devises préalablement réalisée». En dehors de cette exception, l'achat des dinars contre des devises reste interdit aux bureaux de change. Sinon, une convertibilité totale du dinar, c'est à dire le libre achat et de vente de la monnaie nationale contre des devises serait «un suicide» pour la balance des paiements algérienne, dira une source bancaire à l'APS. Samia. L