La générale de la pièce de théâtre «Appel masqué», un drame social tragi-comique, qui met en cause l'absence de communication au sein du couple, a été présentée lundi soir à Alger, puisant ses formes de l'humour noir, devant un public conquis, relativement nombreux. Mis en scène par Nabila Ibrahim sur un texte de Tarek Achba, le spectacle déroulé en 50 mn dans la salle Mustapha Kateb du Théâtre national Mahieddine Bachtarzi, aborde dans le rire et la dérision, une relation conjugale devenue impossible entre les personnages de Messaoud et Farroudja qui ont cédé au doute et à la suspicion, s'accusant mutuellement d'infidélité. Brillamment servi par le duo Katia Chaibi et Redouene Merabet, le spectacle répercute une tension extrême dont les seuls mobiles seraient quelques appels masqués récurrents que Ferroudja aurait reçus à différents moments et une addiction aux réseaux sociaux de plus en plus prononcée chez Messaoud dont le comportement aurait complètement changé. Ne pouvant plus se respecter, les deux antagonistes se retrouvent devant le juge, chacun faisant risée de l'autre dans ses mésaventures personnelles, mettant en cause dans un élan de rejet famille et proches. Sur une scène nue, les comédiens ont bien exploité les espaces et porté le texte écrit dans des échanges directs, entretenant la dualité et l'intrigue dans un rythme ascendant et soutenu. La musique, à la limite de l'illustration, a bien servi la vision de Nabila Ibrahim, qui a opté pour la forme comique, car «La comédie dans le théâtre, selon elle, reste un des genres par le biais duquel le message devient facilement accessible». L'éclairage, intelligemment conçu dans son ensemble, a réussi à créer les atmosphères nécessaires aux différents tableaux du spectacle, conduisant la trame d'une situation à une autre. Produit par la Coopérative Port-Said, fondée depuis cinq ans et dirigée par Mohamed Laouadi, la pièce «Appel masqué» sonne comme une mise en garde en vue d'instaurer l'entente et la compréhension dans le couple, s'ajoutant à d'autres spectacles à l'actif de la coopérative dont «Amar Bouzouar», «Wazir Ourabbi K'Bir», «Montserrat», écrite par Emmanuel Roblès, ou encore «El Mekhlouâe» produite en 2015.