«Une américaine à Alger», un concert de musique animé vendredi à Alger par l'Américaine Fe Avouglan et l'Orchestre symphonique national (Osn), dirigé par le maestro Amine Kouider, dans une ambiance relâchée marquée par la dissonance des sonorités du Jazz. A l'Auditorium Aïssa Messaoudi de la radio algérienne, le public, relativement nombreux, est venu apprécier, le temps d'un concert thématique, les plus grandes oeuvres classiques de la musique américaine du siècle dernier, rendues par Fe Avouglan, une soprane à la voix puissante et limpide. Durant plus d'une heure, des pièces qui ont marqué l'histoire de la musique contemporaine américaine ont été enchaînées avec professionnalisme par les quelques 80 musiciens de l'Osn embarquant l'assistance dans la nostalgie d'un temps où la créativité était à son apogée. D'entrée déjà, les sonorités à consonances jazz dans, «Crazy Girl» et «Porgy and Bess» de Goerge Gershwin (1898-1937), ont donné le ton à un programme qui s'annonçait décalé, où la rigueur et la rectitude du classicisme universel étaient tempérées. La Soprane Fe Avouglan a ravi le public avec une voix qui porte, à la douceur apaisante et à la tessiture large, atteignant dans «Summertime» et «My Man Is Gone Now», également de G. Gershwin, des gammes de hautes modulations. Enchaînant dans le genre Gospel les pièces, «Ain't Gonna Let Nobody Turn Me Around», «Amazing Grace», «Evry Time I Feel The Spirit» et «Freedom», la cantatrice américaine a gagné le cœur des spectateurs qui ont apprécié ses grandes capacités vocales et son interprétation longtemps applaudie. «Hoe-Down (From Rodéo)» d'Aaron Copland (1900-1990) a plongé l'assistance dans une ambiance, marquée par les envolées phrastiques des violons dans des airs festifs du far west qui ont ramené à la mémoire les us et coutumes des plaines et des montagnes rocheuses du littoral pacifique. «West side story», «Symphonic Dances» et «América» de Léonard Bernstein (1918-1990) ont créé une ambiance de délectation, caractérisée par la variation des rythmes irréguliers et syncopés, incitant les instrumentistes à faire valoir leurs qualités techniques. Dans un retour aux sources, «Ya Rassoul Allah, enta El-Habib» a clos le spectacle, judicieusement enchaîné à «Oh ! Susanna», un blackface Minstrel Song (chant, danse, musique et comédie) de Stephen Foster (1826-1864), repris en version berouali, dans un rythme 6/8 incitant au déhanchement.