Le Bayern Munich, réduit au silence à l'aller, devra retrouver sa puissance de feu en attaque contre l'Atlético Madrid pour accéder à la finale de l'UEFA Champions League, ce soir lors du match retour. Et si le favori, c'était finalement l'Atlético ? Après leur tour de force en quarts de finale (1-2, 2-0) contre le tenant du titre Barcelone, les «Colchoneros» ont confirmé leurs qualités la semaine dernière en étouffant le Bayern (1-0) dans leur stade Vicente-Calderon, grâce à un but sublime de Saul Niguez et à une défense de fer. Le club le plus imperméable de la compétition avec le Real (5 buts encaissés en 11 matches) et de la Liga (16 en 36 journées) a fait la moitié du chemin vers une troisième finale de C1. Cela serait la deuxième fois en trois ans après l'échec de 2014 face au Real (4-1 a.p.). Mais pour fouler la pelouse de San Siro (Milan) le 28 mai, il lui faudra encore museler la capacité offensive du club bavarois, meilleure attaque de l'épreuve-reine continentale (28 buts) devant le Real (26). Tous les voyants semblent au vert côté «Atléti» avant ce duel décisif à l'Allianz Arena. Deuxième de la Liga, à égalité de points avec le Barça, leader, les hommes de Diego Simeone restent sur six matches consécutifs sans but encaissé. Ils devraient en outre bénéficier des renforts de l'Uruguayen Diego Godin, patron de la défense, et de l'ailier belge Yannick Carrasco, joker de luxe derrière les duettistes Fernando Torres et Antoine Griezmann. On ne peut pas en dire autant du Bayern, neutralisé par Mönchengladbach samedi (1-1) et peu en verve ces dernières semaines, qui devra encore patienter pour décrocher son 4e titre consécutif en Bundesliga. La stratégie Guardiola : «Ne pas penser qu'à marquer» l «Ce serait une erreur de ne penser qu'au nombre de buts que l'on doit marquer. Et si l'Atlético fait un gros pressing, il faudra les contrer. Bien sûr qu'il faut marquer mais je ne pense pas que l'on ait perdu à Madrid parce que Thomas n'était pas là. On gagnera ou on perdra ce soir avec ou sans lui. On est prêts. Je m'attends au même match que contre la Juventus (4-2 a.p. après avoir été menés 2-0 en 8e retour). Mais il faudra faire mieux. On a appris et on ne se laissera pas bercer. On défend très bien. Je crois en notre façon de jouer, mais ce ne sera pas facile contre l'Atlético. Ils ont d'excellents défenseurs mais sont aussi très bons en jouant de l'avant et c'est une équipe très compacte. Mais on va essayer de franchir l'étape». L'envie Ribéry : «Je dois jouer» l Franck Ribéry estime qu'il «doit jouer» avec le Bayern Munich contre l'Atlético Madrid ce soir, ayant récupéré de son problème dorsal. «Je suis prêt pour le match. J'ai une énorme envie de jouer et je dois jouer», a dit l'ailier français. Le Boulonnais de 33 ans avait manqué samedi le match de championnat contre Mönchengladbach (1-1) car il souffre du dos avait expliqué le coach catalan. De retour après une année 2015 quasi-blanche, Ribéry a fait 18 apparitions cette saison dont les six derniers matches de Ligue des champions. S'il compte 2 buts et 5 passes décisives en championnat, Francky ne compte pour l'heure qu'un carton jaune à ses statistiques européennes. L'ambition Simeone : «On veut gagner à Munich» l «A l'aller, on a joué d'une façon qui nous convient. Mais chaque match est différent. Aujourd'hui, on verra le niveau du Bayern et le nôtre. Je suis aussi serein avec Godin qu'avec Savic, Lucas, Gimenez. Je suis ravi d'avoir quatre défenseurs centraux à disposition. Je respecte tous les avis. Mais tout ce qui m'importe c'est de gagner, et c'est pour ça que je me prépare, pas pour plaire aux autres. Chacun des joueurs donne tout pour les autres. Tout le monde est prêt à donner sa vie pour l'équipe». L'homme à suivre Lewandowski, un danger omniprésent l Il est l'homme clé de cette demi-finale retour. D'abord parce qu'il sera la principale menace côté bavarois. Deuxième meilleur buteur de la compétition avec 8 réalisations, il est celui qui peut tout faire basculer. Mais le Polonais ne traverse pas la période la plus faste de sa carrière. Muet en C1 depuis le 8e de finale retour face à Turin, il a traversé le match aller comme un fantôme. Lewandowski n'a inscrit que deux buts lors de ses huit dernières sorties. Des statistiques indignes de son statut. S'il ne se réveille pas ce soir, le Bayern est définitivement dans de sales draps. Le défi Se qualifier avec une défaite à l'aller l La défaite subie à Vicente-Calderon (1-0) signifie que Guardiola devra inverser une tendance pour emmener le Bayern en finale : celle qui le voit échouer la plupart du temps au moment de se qualifier après un revers au match aller d'un tour à élimination directe en Ligue des champions, et de manière systématique quand ce cas ce produit en demi-finale. A ce stade de l'épreuve, Guardiola a déjà connu cette situation à quatre reprises depuis le début de sa carrière. A chaque fois, cela s'est terminé par une élimination. Elimination Ce serait donc une grande première pour Guardiola si son Bayern éliminait l'Atlético après le revers du match aller. Jusqu'ici, le technicien catalan n'a jamais trouvé la solution pour renverser ce type de situation. Peut-être parce qu'il n'a pas vraiment su s'y adapter jusqu'ici, et éventuellement modifier son mode de fonctionnement dans l'approche, tactique, technique et psychologique du match. C'est justement ce défi qu'il va devoir relever face à l'Atlético. Les chiffres 3 stats à avoir en tête l 0-2. Pep Guardiola n'a jamais atteint la finale de l'UEFA Champions League avec le Bayern Munich et joue sa dernière chance ce soir avant son départ pour City en juin. En 2014, il a chuté face au Real (1-0, 0-4). Un an plus tard, c'est le Barça qui lui infligeait une cinglante sortie de route (3-0, 3-2). Au tour de l'Atlético pour un triplé espagnol ? 16 - Jan Oblak a arrêté les 16 derniers tirs cadrés qu'il a subis à domicile en UEFA Champions League, dont 7 lors du match aller. Le Bayern va-t-il finir par trouver la clé ? 511. Voilà 511 minutes que l'Atlético n'a plus encaissé le moindre but soit plus de cinq matches. Real Madrid - Manchester City Les Madrilènes pour une 14e finale, les Citizens pour une première l Le Real Madrid devra l'emporter s'il veut vraiment être présent à Milan pour la finale de l'UEFA Champions League. En parallèle, les «Citizens» briguent eux une finale historique après avoir déjà accédé pour la première fois au dernier carré. L'espoir est permis à la faveur de la première manche face au Real (0-0), même si une élimination des «Merengue» demain soir à Santiago-Bernabeu serait une énorme surprise. Grâce à leur mégastar Cristiano Ronado, auteur d'un triplé, les Madrilènes avaient réalisé une superbe «remontada» sur leur pelouse au tour précédent (3-0) contre Wolfsburg après avoir vécu un calvaire à l'aller (0-2). Absent à Manchester sur blessure (cuisse), «CR7» a repris l'entraînement collectif dimanche et pourrait donc faire son retour mercredi. L'entraîneur Zinedine Zidane espère également s'appuyer en attaque sur Karim Benzema, même si le Français, lui aussi touché à une cuisse, ne s'est entraîné qu'à l'écart du groupe jusqu'ici. Sans eux, le Real, première équipe au palmarès de la C1 avec 10 trophées, serait bien moins armé pour accéder à la 14e finale de son histoire. L'entraînement Séance complète pour Ronaldo l Cristiano Ronaldo, apparemment remis d'une blessure à une cuisse, a effectué la totalité de l'entraînement avec le Real Madrid lundi, a annoncé le club. «Cristiano Ronaldo et (Alvaro) Arbeloa ont effectué l'intégralité de l'entraînement avec le groupe», a indiqué le Real sur son site internet. Le triple Ballon d'Or portugais, forfait lors du match aller à Manchester (0-0), avait repris dimanche l'entraînement en effectuant seulement une partie de la séance avec le reste de l'équipe. Karim Benzema, lui aussi incertain en raison d'une blessure à une cuisse, a couru en solitaire sur la pelouse, a par ailleurs indiqué le Real. Le Français semble également sur la voie de la guérison mais il faudra voir s'il peut arriver à temps pour le choc de mercredi.