Les journées culturelles et artistiques autour de la vie du chantre de la chanson chaouie, Aïssa Djermouni (1885-1946), se sont ouvertes mardi à Oum El-Bouaghi. Au milieu d'une foule joyeuse et dansante, les troupes folkloriques et de fantasia venues de toute la région des Aurès, qui se produisaient en ouverture de cette manifestation de trois jours, ont chanté et enchanté le public présent. Ce festival ambitionne, selon le chef de l'exécutif de cette wilaya, de mettre la lumière sur les différentes facettes du patrimoine artistique d'Oum El-Bouaghi, et de perpétuer sa diffusion auprès des générations montantes et des visiteurs de la région. Cet évènement qui, a-t-il noté, est financé intégralement par les férus du ténor des Aurès, pour permettre aux festivaliers de mieux connaître son legs, ambitionne d'être officialisé. Les anciens comme les moins anciens, attestent du parcours artistique riche et intense de cet icône qui a chanté les aspirations et les déboires de tout un peuple et a enregistré de nombreux événements de son époque, ce qui lui vaut un statut particulier. Par ailleurs, et selon les promoteurs de ces journées, cet événement sera également diffusé dans la ville voisine d'Aïn M'lila, en plus d'une journée d'étude qui se tiendra dans la soirée, au théâtre régional de la ville d'Aïn El-Beida, sur le style de la chanson «Djermounia», qui a dépassé en notoriété la rive nord de la méditerranée. Celui qui s'est opposé à toutes les lois coloniales, en particulier la fiscalité et le service militaire, le chanteur Aïssa Djermouni, de son vrai nom, Merzzouk Aïssa Ben Rabah, est né en 1886, dans la localité de Sidi R'Ghiss, près d'Oum El-Bouaghi.