Patrimoine n Aïn El-Hammam, Aïn Gotrane, Aïn Rmal (Tidjente wed dey), Bendrar, Aïn Hasna, Bara, et Barane dite «et tbarante», 7 sources, 7 richesses qui se trouvent au village Mazzeur distant de la commune d'Igli de 4 km. Selon Smaïl un agriculteur rencontré sur les lieux, seule Aïn El-Hammam est exploitée. «Cette source d'eau pure et très fraîche a derrière elle une grande histoire. Mais elle est oubliée. Elle serait âgée de plus de 14 siècles selon des études scientifiques», nous a-t-il fait savoir. Abdelkrim, un autre fellah las de parler de cette localité à cause des lenteurs de son exploitation, nous a informés que Mazzeur voulait dire «chute d'eau». Des mariés se dirigent souvent vers Aïn El-Hammam pour se baigner et avoir la «baraka» d'une vieille source. Mais il se dit révolté contre ces familles qui y affluent souvent les week-end pour des pique-niques et laissent leurs ordures derrière elles polluant les lieux. Ainsi donc, on se baigne dans ce site unique qui devrait être inscrit sur la liste du patrimoine à sauvegarder d'après les souhaits des autochtones « en vain, ce site est prisonnier du silence durant toutes les saisons sauf lors des fêtes de mariage et des weekends. Nous n'avons pas de routes ni d'accès directs vers cette zone » nous dira-t-il. La seule source fréquentée est Ain El Hamam « les 6 autres sont méconnues et difficiles d'accès. Mais sincèrement, je ne souhaite pas qu'elles soient exploitées pour le moment ni encore découvertes par le grand public qui manque de civisme et en attendant que les instances compétentes fassent un effort pour assurer leur préservation en amont » nous déclare un jeune actif dans une association d'Igli. Les sources se trouvent à proximité du vieux Kseur Mazzeur en ruine aujourd'hui. Un lieu féérique livré à lui-même. Outre les palmiers oubliés et non entretenus, les 2 agriculteurs que nous avons rencontrés, souhaitent voir des personnes venir prendre gratuitement leurs récoltes afin d'éviter le gâchis sous les palmiers géants en mauvais état « ce qui caractérise ce lieu, c'est le fait de voir des parcelles de terrains familiaux inexploités et négligés par leurs propriétaires héritiers. Il n'existe pas de main d'œuvre ici. Nous donnons nos produits à titre gracieux aux fêtes de mariage pour ne pas jeter nos produits dont on ne vend qu'une infime partie » nous a-lancé l'un d'eux. Nous avons-nous même vu les dattes, de la précédente saison, encore sur les palmiers, dont la meilleure dite ''el fegouss' "je ne cesse d'inviter les gens à venir prendre gratuitement notre production. Mais ils n'acceptent pas, ils refusent de se fatiguer à escalader les palmiers, ils veulent tout avoir sur un plateau en or chez eux" se désole son ami. Kseur Mazzeur reste jusque- là oublié selon les jeunes par les autorités locales et les instances concernées. Ce Kseur en ruine témoigne de cette vie passée d'une population l'ayant déserté à la fin des années 60 selon certains. S. L. Il ne reste que les plantes pour témoigner En passant par de difficiles accès pour atteindre ksar Mazzeur sur une très haute colline, une plante dite «Gtof» témoigne elle aussi de cette présence humaine là bas puisqu'elle était utilisée comme remède par les femmes selon une jeune de la localité. On la retrouve par-ci par- là, à quelques encablures du ksar. Une plante rare et efficace au point où tout le monde la connaît. On l'a même trouvée, séchée, chez l'herboriste de la ville d'Igli qui la vend à 70 DA le sachet de quelques grammes. A Taghit, elle est cédée à 100 DA dans la rue avec les produits d'artisanat locaux. On l'a aussi trouvée en vente à Alger à 150 DA. Elle a un goût très salé et fort, elle est connue par «Armasse» ou «Boufna». «Cette plante médicinale est préconisée pour le traitement des kystes chez la femme,» 'nous dira Ali professeur universitaire spécialiste des insectes. Elle est également utilisée comme ingrédient dans la sauce du couscous selon un jeune. Contrairement à la «Boufna», la plante «Souweyd», que nous avons également remarqué sur notre passage, semble moins populaire. Nos jeunes guides nous ont conseillé de ne pas la toucher «elle dégage une couleur noire. Elle était utilisée par la population du ksar comme teinte pour les cheveux»; nous a expliqué l'un d'eux.