ambition n La promotion des activités de recyclage à travers notamment le tri sélectif est la nouvelle politique du gouvernement en matière de gestion des déchets municipaux. L'enjeu est d'économiser l'espace dans les centres d'enfouissement des déchets, faire baisser la facture de traitement des ordures, créer de l'emploi et assurer aux citoyens un environnement sain. Une moyenne de 1,5 kg de déchets par habitant sont produits au quotidien et près de 18 millions de tonnes par an. 20% de ce volume est d'un fort potentiel valorisable. Mais il est mélangé avec le reste pour être déversé dans les décharges sauvages ou les centres d'enfouissement technique (CET), ce qui rend très difficile son recyclage. Une situation qui ne peut plus durer, notamment à Alger, où la capacité de traitement des trois centres d'enfouissement existants sont très limitées, d'où l'urgence de la mise en place d'une stratégie globale pour la gestion de ces déchets. «Le tri sélectif des déchets ménagers devrait être généralisé afin de réduire la charge sur les (CET), améliorer leur gestion, et créer des acti-vités de recyclage», estime Fouad Belkhoudja, directeur de la politique environnementale au ministère des Ressources en eau et de l'Environnement. Belkhoudja a indiqué que l'Algérie a fait des efforts importants en matière de gestion des déchets. Ces efforts, qui visaient principalement l'élimination des décharges sauvages, se sont concentrés sur la création des CET, qui a permis d'enfouir environ 70% du volume global des déchets. Mais les quantités énormes de déchets, qui avoisinent les 13 millions de tonnes annuellement, ont causé une saturation quasi totale de ces centres, selon ce responsable, qui cite l'exemple des CET d'Oran, de Constantine et d'Annaba saturés à 100%,ou encore celui de Hamici, à Alger, dont le taux de remplissage est à 70%. Une situation qui appelle à la promotion urgente du tri sélectif et à la récupération et le recyclage des déchets. «Le tri permettra d'éliminer une partie des déchets qui sera réorientée vers le recyclage, au lieu de l'enfouissement, et donc donnera une vie plus longue à nos CET», a-t-il expliqué. Le tri sélectif présente des potentialités importantes, mais celles-ci sont sous-exploitées, selon ce responsable, qui affirme que les actions du ministère chargé de l'Environnement vont s'orienter vers ces axes à court et moyen termes. «Si on arrive à trier et à valoriser 30% des déchets, c'est déjà important», a-t-il estimé. «L'Algérie est actuellement engagée en matière de limitation des effets du réchauffement climatique. Nous sommes interpellés à mettre en place des projets innovants pour revaloriser les déchets qui génèrent beaucoup de gaz à effet de serre», a dit Belkhoudja. Mais le procédé est très complexe et nécessite des formations techniques et spécialisées. Il s'agit aussi de consacrer la culture environnementale chez la nouvelle génération avec des campagnes de sensibilisation au sein des établissements scolaires et des mosquées. Et pour ancrer cette culture au sein d'une société, peu soucieuse des problèmes environnementaux, l'entreprise Extranet, chargée du nettoiement et de la collecte des déchets ménagers, a adopté une nouvelle stratégie de communication. Celle-ci est basée sur la sensibilisation à travers les différents supports, dont l'affichage dans les quartiers et les établissements scolaires. Dans cette perspective, toujours, l'entreprise compte créer prochainement une école pour les métiers d'hygiène et de nettoiement pour améliorer le rendement des intervenants dans ce domaine vital.