La production de déchets à Oran, qui compte 1,5 million d'habitants, dépasse les 2 500 tonnes par jour et la commune ne dispose que de 7 bennes de collecte d'ordures. Les travaux pour la concrétisation de deux centres d'enfouissement technique (CET), qui seront implantés à Boufatis et dans la localité côtière d'El Ançor, permettront à la wilaya d'Oran de faire face à la prolifération des décharges sauvages qui poussent comme des champignons. Le futur CET de Boufatis, qui sera appelé à traiter les déchets ménagers du sud de la ville d'Oran, est doté d'une enveloppe financière de l'ordre de 2,5 milliards de DA. Inscrit au titre du plan de soutien à la relance économique et des programmes sectoriels de développement, ce CET s'étalera sur une superficie estimée à 90 hectares, apprend-on auprès de sources proches de la direction de l'environnement. Concernant le CET d'El Ançor, les mêmes sources indiquent que son emplacement est prévu sur une superficie de 25 hectares. Il permettra de gérer les déchets ménagers de 5 communes du littoral oranais. Problème majeur à Oran, les déchets ménagers constituent à l'heure actuelle une source de pollution et de nuisance importante en raison de leur volume dans la ville, mais surtout de l'absence criante de moyens humains et matériels qui font défaut. À oran, où la production de déchets dépasse les 2 500 tonnes par jour, la commune ne dispose que d'un agent de nettoiement pour plus de 2 000 habitants et de 7 bennes de collecte d'ordures pour 1,5 million d'habitants. Cette situation, qui perdure depuis des années, a fini par générer des dégâts importants, occasionnant un état de délabrement du tissu urbain et du cadre de vie. “Sans tri des déchets à la source et sans décharges réellement contrôlées, les méthodes d'enlèvement et d'évacuation des ordures restent archaïques. Le centre d'enfouissement d'El Kerma ne suffit plus pour faire face à l'envahissement des ordures ménagers”, apprend-on auprès d'un responsable des services techniques de la commune d'Oran. En effet, la gestion des déchets ménagers se caractérise également par une insuffisance de crédits alloués aux services compétents et, enfin, par un manque de civisme des usagers. Selon un membre de l'APC d'Oran, une enveloppe budgétaire de l'ordre de 50 milliards de centimes, destinée à la réorganisation de tous les services techniques chargés de la propreté et du nettoiement de la ville, est au stade de l'étude dans le cadre de la plus-value. Pourtant, la récupération et le recyclage des matières valorisables permettraient un gain économique énorme. Ce gain est estimé par le ministère de l'Environnement à plus de 800 millions de DA par an. Durant ces dernières années, la problématique des déchets ménagers a suscité de nombreuses réactions et les conséquences de la prolifération de nombreuses décharges sauvages ont atteint leur paroxysme (épidémie de peste bubonique déclarée à Kehaïlia en 2002). “L'absence de tri sélectif et de récupération des déchets a un impact sévère sur le plan environnemental avec, souvent, une dégradation de l'hygiène publique, une destruction des paysages et une altération de la qualité des ressources en eau et donc de la persistance des risques épidémiques permanente de maladies à transmission oro-fécales”, estime un épidémiologiste du service infectieux du CHU d'Oran. C'est le cas des maladies à transmission hydrique bactérienne (typhoïde) et virale (les maladies d'entérovirose), des maladies transmises par les vecteurs animaux, les zoonoses, comme la brucellose et la tuberculose animale, la rage ainsi que des épidémies saisonnières de conjonctivite virale. K. Reghieg-Yssaâd