Le mois sacré, qui approche à grands pas, ne semble pas déroger à la règle des folles augmentations des prix, lesquelles n'ont a priori aucune explication logique, si ce n'est la voracité des commerçants. Ces derniers n'hésitent jamais en ce mois de piété, d'entraide et de solidarité, à saigner impitoyablement les ménages, notamment les moyenne et petite bourses. Ainsi, nous avons constaté que le prix du frik et des pois chiches et bien d'autres produits incontournables pour ce mois de ramadan ont grimpé d'un seul coup dans tous les marchés de la capitale. Hier, le prix d'un kilogramme des pois chiches a frôlé les 260 DA à Birkhadem contre 170 DA il y a à peine une semaine. Même chose pour les boissons dont les prix ont pris l'ascenseur ces derniers temps au grand dam des ménages qui ont des appréhensions à chaque fois que ce mois arrive, car propice à la flambée des prix et aux dépenses importantes. Au niveau des différents marchés de la capitale, certains légumes sont devenus également inaccessibles. Les consommateurs ont été surpris de voir la tomate atteindre les 120 DA le kilogramme alors qu'elle a été cédée à 50 DA/kg il y a, à peine, quelques jours. Une femme rencontrée à Alger nous raconte qu'elle se contente d'acheter que le strict nécessaire pendant le mois de carême. «Je prépare la chorba sans pois chiches, pas un autre plat; je ne vais pas mourir si je me prive de raisins secs, d'abricots et des autres plats», a-t-elle appuyé. Cet avis a été partagé par un homme d'Alger qui explique que cette envolée des prix n'est pas due à une «forte demande», en pointant du doigt les «vendeurs véreux» qui ne ratent pas cette occasion de l'année pour s'enrichir au maximum. «Les gens doivent comprendre que le ramadan est un mois comme les autres et donc il faut manger modérément comme tous les autres mois», a-t-il suggéré. «Il faut voir le nombre de personnes évacuées aux urgences après la rupture de jeûne, c'est incroyable !», regrette un autre homme. Les consommateurs ont une part de responsabilités, ils doivent équilibrer leur nourriture et ne pas s'affoler pour ne pas se ruiner à chaque ramadan. Et puis, il faut revenir un peu en arrière… comment faisaient nos aînés pendant le ramadan ?, s'est on interrogé. Beaucoup de ménages font leurs calculs pour s'en sortir pendant ce mois. D'autres en revanche préfèrent congeler certains produits qui risquent d'être plus onéreux encore pendant le ramadan. Ratiba a déjà congelé les légumes verts et les petits pois, nous a-t- elle confié. Quant à Malika, elle dira qu'elle a toujours fait des économies en «achetant la viande congelée qui est moins onéreuse». Par ailleurs, beaucoup de pères de familles, parmi les plus informés, attendent l'ouverture des marchés de proximité «spécial ramadan» réservés, en priorité, à la vente des produits alimentaires à des prix plus bas que dans les autres commerces de la capitale.