Le bac ne sera pas annulé, contrairement à ce qui a été colporté. Les fuites des sujets déplorées ayant été jugées pas assez importantes au point de justifier l'annulation, du point de vue aussi bien du ministère que de l'Office national des examens. Ceci étant, on est en droit de s'interroger, comme le fait d'ailleurs l'Association nationale des parents d'élèves, si cette fuite organisée n'a pas pour seul objectif de porter atteinte à la crédibilité de l'examen, et par ricochet à celle de la ministre. L'Office national des examens et concours (ONEC) a été formel à ce sujet, recommandant ce jeudi matin dans un communiqué aux candidats de ne pas tenir compte de ces «informations tendancieuses, et de se concentrer sur le reste des épreuves de cette session». «L'ONEC dément catégoriquement ce qui a été rapporté sur les réseaux sociaux -Facebook- de la page BAC 2016, sous le titre -Urgent baccalauréat 2016 annulé-, qualifiant ce communiqué de faux et d'infondé, ayant pour seul objectif de créer la confusion et saper le moral des candidats et les perturber», lit-on dans le communiqué. Les informations faisant état de fuites de certains sujets du baccalauréat-2016 sur les réseaux sociaux ont suscité colère et indignation parmi les élèves et parents d'élèves et créé un climat déstabilisant pour les candidats. Lors d'une tournée de l'APS au 4e jour des épreuves à travers nombre de centres d'examen d'Alger (lycées Mohamed Boudiaf à El Madania, Ibn Haithem aux Anassers et El Idrissi au 1er Mai), les candidats se sont dits en colère et indignés face à cette fuite des sujets, notamment des filières Sciences expérimentales et Lettres et langues sur les réseaux sociaux depuis le 2e jour des épreuves. Ce jeudi encore, après celle hier du sujet d'histoire-géographie, la fuite du sujet de physique pour la filière Sciences expérimentales s'est confirmée, selon En Nahar TV. En effet, le sujet de physique a été posté sur les réseaux sociaux hier soir. Des pages Facebook l'ont même posté avec le corrigé qui va avec, des heures avant le début de l'examen. La ministre de l'Education nationale a de toutes façons confirmé hier soir, dans un entretien téléphonique à Ennahar TV, une fuite de sujets du baccalauréat, mais qui «n'était pas massive» au point d'annuler l'examen. Au terme des épreuves d'hier, les parents d'élèves ont déploré la fuite qui remet en cause la crédibilité du diplôme et du secteur, s'interrogeant sur la pertinence de la convention signée récemment entre le ministère de l'Education nationale et celui de la Poste, et des Technologies de l'information et de la communication. D'ailleurs, l'Association nationale des parents d'élèves a exigé qu'une enquête soit menée pour identifier et sanctionner les personnes impliquées devant l'opinion publique. Après avoir dénoncé les fuites des sujets et leur publication avant le début des épreuves sur les réseaux sociaux, son président, Khaled Ahmed, a expliqué que le but des personnes impliquées dans cette vile entreprise était non seulement de porter préjudice à la ministre de l'Education, mais aussi de détruire l'Algérie, ce secteur étant le pilier principal de la société. Le ministère de l'Education nationale n'a pas tardé à réagir, annonçant l'ouverture d'une enquête. «En cas de confirmation d'une quelconque atteinte à la crédibilité de cet examen, le ministère engagera, de concert avec les autorités compétentes, les investigations nécessaires pour identifier et poursuivre les personnes impliquées», a-t-on noté dans un communiqué. On ne peut que s'interroger sur l'origine et le but de ces fuites, d'autant que la ministre de l'Education nationale, Mme Nouria Benghebrit, avait été la cible de critiques acerbes et d'une venimeuse campagne de dénigrement depuis son installation à la tête de ce département combien sensible.