Un vibrant hommage a été rendu hier soir à Alger au chantre de la chanson châabie, El-Hachemi Guerouabi, disparu en juillet 2006, par des chanteurs s'inscrivant dans la continuité de cette icône de la musique algérienne. Organisé à la salle El-Mougar par l'Office national de la culture et de l'information (ONCI), ce récital, s'inscrivant dans une série d'hommages à des figures de la musique algérienne, a permis au public de revisiter le répertoire de «qcid» et de chansonnettes magistralement interprétées par le regretté cheikh à différentes étapes de sa riche carrière. Dans le registre du «qcid» le jeune Mohamed Achiche qui s'inspire du maître en matière d'interprétation a ouvert le spectacle avec «Koul nour men nour el hachemi kmel», alors que Abderrezak Guennif, véritable élève de «l'école Guerouabi» a revisité des poèmes de Mohamed Bensahla et de Mbarek Essoussi très souvent chantés par le cheikh. Avec beaucoup d'émotion dans la voix et dans une ambiance empreinte de nostalgie dans la salle, Mustapha Guerouabi, fils d'El-Hachemi a entonné «Mayli sadr hnin» et «El-Harraz» de la même manière, à la note près, qui avait fait le succès de son père. Les chansonnettes très appréciées par les fans d'El-Hachemi, majoritairement écrites pour lui par le poète et parolier Mahboub Bati, disparu en 2000, étaient également au programme des chanteurs, tous accompagnés sur scène par des musiciens de talent dirigés par Rabah Salim. Très appréciée par le public, l'œuvre, toujours d'actualité, de cet artiste «très productif» reste encore aujourd'hui «peu exploitée» sur la scène artistique, estiment des spectateurs ravis de «retrouver l'âme de Guerouabi» dans une salle de spectacle. Mustapha Guerouabi a, pour sa part, confié qu'il travaillait sur quelques poèmes «inédits» de son père, en s'inscrivant dans la continuité du maître dont les œuvres connaissent encore un «grand succès dans plusieurs pays du monde». Né en 1938 à Alger El-Hachemi Guerouabi avait rejoint l'Opéra d'Alger à l'âge de 15 ans avant de faire des apparitions sur les planches du théâtre puis participer avec d'autres chanteurs et paroliers à redonner à la musique algérienne sa place dans la société au lendemain de l'Indépendance. Après une longue carrière très prolifique, El-Hachemi Guerouabi s'était imposé comme l'une des plus grandes figures de la chanson châabie et comme une «école» suivie pas plusieurs chanteurs. Organisés tous les soirs jusqu'au 29 juin, ces spectacles rendront hommage à d'illustres artistes algériens dont Meriem Fekaï, Cheikha Titma, Chérifa, El-Hadj M'hamed El-Anka, Sadek El-Bedjaoui, Mohamed-Tahar Fergani, Dahmane Ben Achour ou encore Sid-Ahmed Serri.