Dans le cadre de la série d'hommages qu'elle rend aux grandes figures de la musique, tout au long de ce mois sacré du Ramadhan, l'Office national de la culture et de l'information a organisé, mardi soir, une soirée entièrement dédiée au chantre d'« El Bareh kan fi omri achrine ». Son fils, Mustapha, un fervent disciple de son père, a pris part à l'événement. Il a replongé l'assistance dans le bon vieux temps où Guerouabi régnait pratiquement en seul maître. Doté d'une voix presque identique et maniant le mandole guitare avec brio, Mustapha Guerouabi, avec beaucoup d'émotion dans la voix, a repris mot à mot, note après note, « Mayli sadr hnin », puis la célèbre qaçida « El Harraz », dont le paternel avait seul le secret de la mise en valeur. Le public très nombreux ne s'est pas fait prier pour savourer ce grand texte tiré du vieux corpus poétique maghrébin, el melhoun. « Je garde de mon père l'image d'un homme humble. C'est un artiste qui a sillonné le pays pour égayer ses mélomanes. Me concernant, il m'a appris la rigueur dans le travail, la passion, rechercher et travailler sans jamais se soucier de la célébrité », souligne-t-il en marge de la soirée, à laquelle, était invité la famille du défunt. Mustapha Guerouabi a confié qu'il travaillait sur quelques poèmes « inédits » de son père. Elèves fidèles Un autre adepte de l'« ordre guerouabiste » l'incontournable Abderrezak Guenif, connu depuis au moins deux bonnes décades, est ensuite monté sur scène. Avec Abdelhamid El Aidaoui, et le tout petit prodige de Bejaïa, Tarek Imad, il est l'un des meilleurs « imitateurs » si l'on ose l'expression du grand maître disparu en juillet 2006. Sa voix forte et imposante a retenti en exécutant une litanie de célèbres chansonnettes qui ont marqué à jamais les memoires. L'indémodable « Sbayet zoudj », composée par Mahboub Safar Bati, a ravi une assistance étreinte par une forte nostalgie. « C'est une énorme responsabilité aussi d'interpréter ses chansons qui frôlaient la perfection », soutient-il. Ovationné, Mohamed Achiche s'était, à son tour, distingué notamment en chantant « Echebka », composée (paroles et musique) par le défunt et dont le succès, malgré les années, n'a pas pris une ride. Elle est toujours reprise par une pléthore de stars, à commencer par Naïma El Djazaïria. « El Hachemi Guerrouabi a laissé son empreinte dans la musique chaâbi. C'est un grand honneur pour moi de participer à cette soirée, j'espère être de la relève qui va honorer le grand héritage de ce pionnier de la chanson algérienne », confie l'artiste, ajoutant que son idole était connue par son éloquence et sa maîtrise parfaite de la langue arabe. « Qualité, poursuit-il, grâce à laquelle il excellait dans le genre aâroubiyat ».