47 personnes sont décédées et pas moins de 1 470 autres ont été blessées dans 1 264 accidents de la circulation survenus durant la période du 5 au 11 juin courant à travers le territoire national. Ces chiffres effarants dénotent l'ampleur de l'hécatombe routière chez nous, même si les services concernés parlent d'une baisse ces derniers mois. A noter que pour les accidents sus-cités, ce sont paradoxalement les véhicules neufs qui sont les plus concernés. Le bilan le plus lourd a été enregistré dans la wilaya de M'sila où six personnes sont décédées et 36 autres ont été blessées dans 32 accidents de la circulation. Alors qu'en est-il de toutes les mesures de prévention des accidents de la route ? Ont-elles essuyé un échec ? Le directeur du Centre de prévention et de sécurité routière, qui s'exprimait ce jeudi sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale répond par la négative affirmant que les sinistres routiers et le nombre des victimes qu'ils entraînent chaque fois ont, au contraire, connu, ces derniers mois, une baisse sensible. En dépit de ces affirmations et avec une moyenne de 4 000 morts et de 60 000 blessés relevés chaque année sur les routes, entraînant des pertes financières de quelque 100 milliards de dinars sur la même période, l'Algérie n'en continue pas moins à se placer parmi les pays de la planète les plus endeuillés par ces types d'accidents. Ahmed Naït El-Hocine reconnaît qu'il reste impossible d'évaluer précisément les raisons de ces accidents, en raison «de l'absence d'un système de collecte des données» dont il indique qu'«il est en cours de création». Selon lui, 34% des personnes qui sont à l'origine des accidents sont âgées de moins de 30 ans et curieusement, ce sont les propriétaires de véhicules neufs qui sont les plus impliqués. Parmi les mesures à l'étude pour tenter d'influer sur le phénomène, l'intervenant a fait état d'une remise en cause de l'organisation institutionnelle de la sécurité routière, en s'inspirant pour cela des schémas adoptés ailleurs dans le monde. En plus de la création d'un Conseil intersectoriel de la sécurité routière, rattaché au Premier ministre, M. Naït El-Hocine a annoncé aussi, l'institution, prochaine, d'un brevet professionnel pour les conducteurs habilités à transporter des personnes ou des marchandises. Il a signalé d'autre part, la création attendue d'un Fonds de sécurité routière, dont le financement, dit-il, sera alimenté par les ressources tirées des contraventions dressées aux automobilistes «afin d'éviter de faire appel au budget de l'Etat». Il a prévenu que, par exemple, si un conducteur contrevenant ne paye pas sur place l'amende de 5 000 DA qui lui aura été infligée, il aura la mauvaise surprise de la voir majorée d'une somme de 2 000 DA supplémentaires.