La production de médicaments, qui se résume actuellement, en grande partie, à l'importation et au conditionnement, tarde à décoller sérieusement pour couvrir les besoins du pays et nous faire économiser les quelque 2 milliards de dollars par an, consacrés actuellement à l'importation. Pour l'heure, le taux de couverture de ces besoins est de 45% seulement. Intervenant ce mardi matin, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, Messaoud Belhambri a, en effet, estimé qu'un tel objectif est tout à fait réalisable si l'on prend en compte les 120 autorisations d'investissements accordées au bénéfice du secteur pharmaceutique et des 140 usines de médicaments sur le point d'entrer en phase de production. «Si dans trois années on parvient à atteindre un taux de couverture de 70% des besoins en traitements, contre les 45% actuels, ce qui est parfaitement réalisable, le pays sera à même d'économiser la moitié des sommes habituellement débloquées pour l'importation des médicaments», a-t-il dit, se refusant par ailleurs, à croire que le grand nombre d'entreprises de fabrication de médicaments qui seront opérationnelles, à terme, donnera lieu à une saturation de la production. «A la suite d'une phase d'apprentissage et de perfectionnement «indispensable», suivie, d'une opération de régulation qui va s'effectuer d'elle-même, une partie de la production obtenue pourrait être exportée», a ajouté le président du SNAPO. Mais pour promouvoir une industrie pharmaceutique forte et ambitieuse, l'invité de la radio a rappelé qu'il reste des efforts à accomplir en matière de formation dans la fi-lière pharmaceutique au sein des universités, «qui n'existe pas encore», et, aussi, à développer des liens de partenariat entre les producteurs de médicaments et les chercheurs. Affichant son optimisme, M. Belhambri a relevé que des opérateurs, qui ne faisaient, précédemment, qu'importer des médicaments puis les conditionner, se sont, depuis, lancés dans leur fabrication, «ce qui, dit-il, est en soi prometteur». La facture d'importation des produits pharmaceutiques a pris, faudrait-il le rappeler, une tendance haussière au cours des trois premiers mois de l'année 2016, après avoir connu un recul continu tout au long de l'année 2015. Ainsi, les importations des produits pharmaceutiques ont augmenté à 450,63 millions de dollars (usd) durant le premier trimestre 2016, contre 318,087 millions usd à la même période de 2015, soit une hausse de 41,67%. Les quantités importées ont également progressé, mais à un moindre rythme, pour atteindre 5 424,504 tonnes (t) contre 5 117,663 t sur les deux périodes de comparaison, précise le Centre national de l'informatique et des statistiques des Douanes (Cnis). Par catégorie des produits pharmaceutiques, la facture des médicaments à usage humain s'est chiffrée à 422,332 millions usd contre 302,081 millions usd (+39,81%), tandis que les quantités sont passées à 4.799,37 t contre 4.612,38 t.