Rang n La ville a su garder son esthétisme architectural. En 1958, elle sera classée deuxième plus belle ville au monde, selon l'Union mondiale des architectes, en reconnaissance de sa position géographique exceptionnelle. Halim Faidi, ingénieur en génie civil et détenteur du prix Tony Garnier, a indiqué qu'Alger «à l'instar des autres grandes villes du pays, reste témoin de notre universalité en tant qu'Algériens» et la révolution industrielle a trouvé en elle le socle idéal pour une extension à partir de 1850. La ville avait connu les prémices de la civilisation moderne, avec, selon lui, la réalisation du tramway qui remonte à 1870, puis suivront les téléfériques et les conduites d'eau potable. La ville devra cependant faire face aux aléas du temps, pour s'imprégner jour après jour des us et coutumes des populations qui se sont succédé et qui se soucient du devenir de cette ville en tant qu'espace nouveau. Evoquant la particularité de «Dzaier» moderne, il dira qu'«elle a été conçue avec un intérêt particulier afin de préserver le génie de la ville séculaire, La Casbah». L'architecture s'en ira alors s'accommoder aux reliefs caractéristiques de sa position géographique, donnant ainsi forme à des immeubles avec des passages souterrains, des murailles et des passerelles faisant effet de portails, pour accéder aux bâtiments qui mènent à leur tour vers des ruelles. En tant que tissu vital, «Dzaier» restera une mémoire vive qui a grand besoin d'une action d'envergure et nombreux ont été les chercheurs qui ont déploré l'absence d'études et de travaux concernant cet espace citadin, en dépit de l'effort de certains architectes, comme l'atteste Othman Sahnoune, expert en tourisme et membre du Conseil national économique et social (CNES). A ce propos, Halim Faidi insistera sur l'importance de l'adhésion des ingénieurs architectes algériens pour former une «mémoire scientifique», estimant que «la mémoire urbaine est le fait de l'homme». D'autre part, les travaux d'aménagement et d'urbanisme ont concerné dans une première étape, sept (07) communes situées au cœur même de la capitale, avec ses grands boulevards, a souligné M. Maâchouk, qui a annoncé que le Fonds national de l'habitat avait alloué un montant de 5 millions de DA pour couvrir l'opération de restauration de la première partie du plan. Les constructions seront confiées à 5 opérateurs chargés du suivi des travaux dans les 7 communes concernées (Alger-Centre, Bab el Oued, Hussein Dey, Sidi M'hamed, El Madania, Belouizdad et El-Harrach) avec un total de 11000 vieilles bâtisses. Il a précisé que ces bâtisses, dont l'état d'avancement des travaux est estimé à 25% ont été réparties en trois catégories, en fonction du niveau de risque, confiant que 14 autres communes connaîtront, elles aussi, une opération de restauration. Richesse et diversité Tout visiteur de la capitale pourra constater aisément que chaque bâtisse a sa propre architecture et par conséquent son propre cachet, ce qui accroît la responsabilité des chargés de la restauration qui «demeure un travail minutieux et précis et ne tolère aucun effet d'embellissement des façades, comme aiment à le prétendre certains», a-t-il renchéri. M. Maâchouk a qualifié de «capitale» l'intervention des groupes de travail sur certains détails techniques, comme les fissures, les canalisations et la plomberie, ainsi que le renforcement des fondations, la comparant d'emblée à une «opération chirurgicale». La condition sine qua non pour ressusciter ce patrimoine matériel réside dans le respect de la particularité, y compris les constructions en bois, en céramique ou en cuivre. Il a indiqué en outre, que le volume de travail constituait un véritable enjeu pour les autorités wilayales, jugeant «insuffisante» l'enveloppe financière proposée pour la première tranche de l'opération. Les 5 millions consacrés à cet effet seront un premier versement pour l'entame de la restauration, a-t-il tenu à noter. Ainsi, la personne qui arpente la ville d'Alger consta-tera de suite que les travaux battent leur plein dans les grands boulevards, comme Asselah Hocine, Amirouche, Larbi Ben M'hidi, Krim Belkacem, Hassiba Benbouali et d'autres, «dans l'attente d'une extension de l'enveloppe financière», a annoncé le conseiller du wali. Une fois sur le terrain, il s'est avéré que l'exécution de ce projet requérait une agence nationale spécialisée dans la restauration du vieux bâti, afin de suivre le travail des sociétés étrangères et nationale (5 étrangères et 1 algérienne) sous l'égide des Offices de gestion immobilière d'Hussein Dey, Dar el Beida et Bir Mourad Rais, outre l'Agence immobilière de la wilaya d'Alger et la Direction de l'aménagement et de la restructuration des quartiers.