Le lion est-il menacé d'extinction ? Doit-on interdire tout commerce lié au «roi des animaux»? «Oui» affirme le Kenya, suivi par l'Ethiopie. «Non» répond aussitôt l'Afrique du Sud, épaulée par le Botswana et la Namibie. La question, soulevée par Nairobi, sera à l'ordre du jour de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées (Cites), dont les signataires se réunissent à partir de samedi à Bangkok (Thaïlande). Le Kenya motive sa hantise par la baisse spectaculaire, ces dernières décennies, du nombre de lions sur le continent africain, son dernier sanctuaire. A l'exception de l'Afrique, le félin a progressivement disparu de la surface de la Terre. Dans la savane africaine, la faute en incombe essentiellement à l'homme. Dans un continent pauvre en pleine explosion démographique, le lion est abattu, car il menace le bétail comme les hommes. Son territoire de chasse se rétrécit à mesure que les activités humaines (agriculture, élevage...) s'étendent, sans compter les chasseurs toujours avides de rapporter un trophée. A titre d?illustration, selon le Service de la faune au Kenya, le nombre de lions a chuté de 50 % depuis 1975 en Afrique. La population de «lions se déplaçant librement» est actuellement estimée à environ 23 000, dont 11 000 en Afrique de l'Est, 10 000 en Afrique australe et seulement 950 en Afrique centrale et 850 en Afrique de l'Ouest. Près de la moitié de ces lions (43 %) vit dans seulement trois pays : les parcs du Serengeti et Selou (Tanzanie), le delta de l'Okavango (Botswana) et le parc Kruger (Afrique du Sud).