A quelques semaines de la conférence de Doha ( Qatar) sur l'avenir du thon rouge, la France hésite toujours entre interdire le commerce de ce poisson ou le restreindre. La Commission européenne attend toujours le choix de la France pour arrêter sa position en vue de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvage menacée d'extinction (CITES) qui prendra une décision finale sur le sort du thon rouge dans quelques semaines à Doha au Qatar. Le gouvernement français hésite à prendre un décision .En attendant, le débat s'enflamme entre les pêcheurs et les ONG. Le gouvernement hésite entre interdire le commerce de ce poisson ou le restreindre. Interdire le thon rouge ou pas? La question semble bien compliquée pour le gouvernement de Sarkozy. Le ministre français de l'Agriculture et de la pêche s'est déclaré favorable à une interdiction de la commercialisation du thon rouge, mais pas de sa pêche. " Je souhaite qu'effectivement nous prenions des décisions d'encadrement de la pêche, d'interdiction de la commercialisation, mais pas d'interdiction de la pêche ", a-t-il déclaré, La pêche au thon rouge fait l'objet depuis plusieurs années d'une vive controverse. Le poisson, pêché essentiellement dans la Méditerranée et l'océan Atlantique, est en effet très prisé des Japonais qui s'en servent notamment pour leurs sushis. Ceux-ci achètent plus de 80 % de la production européenne, parfois à prix d'or. Depuis, deux décennies, l'exploitation intensive des réserves menée par les pays européens a entraîné une disparition progressive de l'animal. A tel point qu'aujourd'hui, les scientifiques s'accordent à dire que les stocks de thon rouge sont à un niveau critique et que celui-ci pourrait bientôt se retrouver en voie de disparition. Les écologistes souhaitent donc bannir totalement la pêche du poisson. Ce doit d'ailleurs être l'un des objectifs de la Conférence sur le commerce international des espèces menacées d'extinction (Cites), qui doit se tenir en mars à Doha. Elle doit permettre de déterminer une position mondiale sur l'autorisation ou non de la pêche du thon rouge. Plusieurs solutions seraient envisageables. D'abord l'inscription sur l'annexe 1 de la convention Cites, c'est-à-dire le bannissement total de toute forme de pêche. C'est cette solution qui avait été choisie pour protéger l'éléphant d'Afrique de l'extinction totale. Mais devant les enjeux économiques, il est peu probable de trouver un accord similaire sur le thon. Vient ensuite la possibilité de l'inscription sur l'annexe 2. Sans interdire la pêche, elle réduit fortement la possibilité de commercialiser l'animal. Mais avant d'arriver à une telle décision, il faudra convaincre les autres pays d'Europe. Italie, Espagne, Chypre, Malte et Grèce sont en effet résolument opposés à toute forme de limitation. En tout cas , la position de la France est pour l'instant très confuse. Le 16 juillet dernier, Nicolas Sarkozy se disait favorable à une interdiction de tout commerce international de thon rouge. Le 12 janvier dernier, lors de la présentation de ses vœux à la presse et aux ONG, son ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo rejoignait sa position. "Le président s'est exprimé sur le thon rouge. Je n'ai pas de doute sur la position française", avait-il affirmé. Mais le lendemain, invité sur les plateaux de télévision , le ministre de la pêche Bruno Le Maire tenait un autre discours. "Je souhaite qu'effectivement nous prenions des décisions d'encadrement de la pêche, d'interdiction de la commercialisation, mais pas d'interdiction de la pêche", a-t-il déclaré. "Si nous interdisons la commercialisation du thon rouge, c'est-à-dire pour être très concret, si nous inscrivons le thon rouge en annexe 2 de la Cites, nous interdisons 90% des exportations de l'Union européenne vers l'extérieur, donc je crois que ce sera déjà un progrès important", a fait valoir le ministre français de la Pêche, A vrai dire , le gouvernement français est pris entre le marteau des écologistes et l'enclume des pêcheurs.