Résumé de la 1re partie Mustapha, qui a dû assister à une opération à l?hôpital, rentre tard? Mustapha a épousé il y a cinq ans sa cousine, son aînée de quelques années. Il ne l'aimait pas, mais il avait accepté une union décidée par son père et son oncle : il est fils unique et sa cousine est fille unique. Il est pauvre, mais son oncle est immensément riche : il ne fallait pas laisser la fortune à un étranger... En réalité, le mariage a été décidé il y a très longtemps, quand les deux cousins étaient encore enfants, et c'est l'oncle Brahim qui a financé les études de Mustapha, le poussant à faire sa médecine. Fadéla, elle, moins débrouillarde, a arrêté au lycée ; elle n'a même pas voulu faire une formation, n'ayant pas besoin de travailler. Quand les deux jeunes gens se sont mariés, l'oncle a insisté pour que Mustapha vienne habiter chez lui ; ayant perdu son épouse, il ne pouvait se séparer de sa fille. Mustapha a refusé la proposition, mais ses parents l'ont poussé à accepter et, depuis, il vit chez son oncle. Il est en principe chez lui, mais pour le moment, c'est l?oncle qui commande tout, et il reproche à Brahim de rentrer tard, de ne pas s'occuper de son épouse? ? Mon oncle, je suis pris par mon travail, dit-il à chaque fois, le cabinet, l'hôpital. ? Je t'ouvre une clinique ! ?Pas pour le moment ! répond-il à chaque fois. L?oncle ne comprend pas ce refus. En réalité, Mustapha voudrait bien posséder une clinique, mais il ne veut pas la recevoir de son oncle : ce serait augmenter un peu plus sa dépendance à son égard et à celle de sa fille. Le couple a déjà eu deux enfants, mort-nés et depuis, Fadéla hésite à faire une autre grossesse, ce qui arrange Mustapha : un enfant, c'est encore de la dépendance? Bien entendu, il ne pense pas hériter de son oncle puis répudier sa fille ; quand bien même il le voudrait, il ne le pourrait pas, mais il se dit encore qu'un enfant augmenterait les pressions sur lui... Cinq ans de mariage n'ont pas changé ses sentiments à l'égard de sa cousine : s'il ne l'aime pas, il ne la déteste pas ; il lui est tout simplement indifférent. Par contre, elle l'agace quand elle lui fait des reproches veut l'habiller à sa manière. Il n'aime pas non plus le goût de la perfection de sa femme, qu'il appelle ses manies, son sens de l?organisation poussé à l'extrême. Il est plutôt spontané, bon vivant et se moque des convenances sociales : il rit bruyamment, mange goulûment quand il a faim, fréquente des gens du peuple que sa femme trouve vulgaires. Quand elle lui fait des reproches, il n'hésite pas à lui lancer à la figure : ? Je suis un enfant du peuple, je n'ai pas été élevé dans un cocon, moi ! Fadéla se dispute souvent avec lui ; elle a parfois des mots durs, mais elle lui pardonne toujours : c'est qu'elle l'aime et souffre de ne pas se l?attacher ! Elle redoute aussi qu'il aille vers d'autres femmes et, à son insu, le fait surveiller discrètement par des serviteurs qu'elle paye à prix d'or. Aujourd'hui, il est rentré à trois heures du matin alors qu'il lui a dit qu'il reviendrait avant minuit. Il a parlé d'une opération chirurgicale qui lui a pris du temps. Comme à chaque fois, elle ne l'a cru qu'à moitié... (à suivre...)