Résumé de la 49e partie n Jenny sursauta. Il ne lui était pas venu à l'esprit que ses filles pouvaient s'être glissées dans le lit d'Erich en errant dans la maison. — Je n'ai pas fait grand-chose, ce matin. Je ne pensais qu'à toi en train de dormir. Il alluma le poêle en fonte et ils sirotèrent leur champagne en mangeant des sandwiches, blottis l'un contre l'autre sur le divan. «Tu sais, dit Jenny, en me promenant ce matin, j'ai compris que cette ferme symbolisait en quelque sorte la continuité. Je ne connais pas mes racines. J'ignore si mes parents vivaient à la campagne ou en ville. Je ne sais si la femme qui m'a mise au monde aimait coudre ou peindre, ni si elle jouait d'un instrument. C'est extraordinaire de tout connaître de ses parents. Je m'en suis rendu compte en regardant le cimetière. — Tu es allée au cimetière ? interrogea-t-il doucement. — Oui. Cela t'ennuie ? — Tu as donc vu la tombe de Caroline ? — Oui. — Et tu t'es probablement demandé pourquoi elle n'était pas enterrée aux côtés de mon père comme les autres ? — Ça m'a étonnée. — Il n'y a aucun mystère. Caroline avait fait planter ces pins noirs de Norvège. A cette époque, elle avait dit à mon père qu'elle désirait être enterrée à l'extrémité sud du cimetière, à l'abri des pins. Malgré sa profonde réticence, il respecta son désir. Avant de mourir, il m'a fait savoirqu'il avait toujours voulu reposer auprès de ses parents. Dans un sens, c'était ce qui leur convenait le mieux à tous deux. De toute façon Caroline avait toujours désiré plus de liberté que mon père n'aurait jamais accepté de lui donner. Je suis certain qu'il a regretté par la suite de l'avoir forcée à abandonner le dessin à force de se moquer d'elle et de ses talents artistiques. Qu'elle eût peint au lieu de faire du patchwork n'aurait pas changé grand-chose. Il a eu tort. Tort !» Il s'arrêta, fixant le feu, inconscient de la présence de Jenny. «Mais elle aussi», murmura-t-il. Jenny eut un frisson d'angoisse. Pour la première fois, Erich laissait entendre que tout n'avait pas été rose entre son père et sa mère. Elle s'installa dans une routine quotidienne qui la combla pleinement, prenant chaque jour davantage conscience de tout ce qu'elle avait manqué en ne restant pas auprès de ses enfants. Elle découvrit que Beth, la petite fille posée et douée d'un esprit pratique, possédait un réel talent musical, qu'elle était capable de tapoter sur l'épinette du salon des airs simples après les avoir entendus jouer une ou deux fois seulement. A suivre