Résumé de la 45e partie n Jenny examina le portrait d'une adolescente vigoureuse, souriante, aux cheveux blonds bouclés... L'odeur du café en train de passer emplissait la cuisine accueillante. Elles prirent place autour de la table laquée blanche. Tina et Beth dévorèrent à belles dents les beignets encore chauds en buvant du lait. — Je me souviens d'Erich à leur âge, dit Rooney. Je lui faisais souvent ces beignets. Sa mère me le confiait toujours lorsqu'elle partait faire des courses. C'était mon fils. Ça n'a pas changé, d'ailleurs. J'ai mis dix ans à avoir Arden, mais Caroline a eu Erich dès la première année. Je n'ai jamais vu un petit garçon aimer autant sa mère. Toujours dans ses jupes. Mon Dieu, c'est vrai que vous ressemblez tellement à Caroline !» Elle souleva la cafetière et remplit à nouveau la tasse de jenny. — Et Erich s'est montré très généreux avec nous. Il a dépensé une fortune pour faire recherder Arden par des détectives privés. Oui, c'était bien le style d'Erich, pensa Jenny. L'horloge au-dessus de l'évier carillonna. Il était midi. Elle se leva précipitamment. Erich devait être rentré. Elle avait terriblement envie d'être avec lui. — Madame Toomis, il faut que nous partions. J'espère que vous viendrez nous voir. — Appelez-moi Rooney. Comme tout le monde. Clyde me défend d'aller à la grande maison maintenant. Mais je lui désobéis en douce. Je vais souvent vérifier que tout est bien en ordre. Vous aussi, revenez me voir. J'aime avoir des visites. Un sourire transforma soudain sa physionomie. L'espace d'un instant les rides de tristesse disparurent de son visage et Jenny pensa que Rooney avait dû être autrefois une très jolie femme. Rooney insista pour leur donner une assiette de beignets. «Ils vous feront un bon goûter.» Puis elle leur ouvrit la porte en relevant brusquement le col de son chandail. «Je crois que je vais me mettre à la recherche d'Arden, maintenant», soupira-t-elle. Sa voix avait repris un ton vague. Eclatant, le soleil de midi brillait haut dans le ciel sur les champs couverts de neige. La maison leur apparut au détour du chemin. La brique pâle luisait. Notre maison, pensa Jenny. Elle prit les fillettes par la main. Rooney allait-elle errer dans cette étendue sans fin à la recherche de son enfant perdue ? «La dame était très gentille, déclara Beth. Oui, très gentille, approuva Jenny. Allons, au trot maintenant. Je suis sûre que Papa nous attend. — Quel papa ? demanda posément Beth. — Le seul.» Juste avant d'ouvrir la porte de la cuisine, Jenny chuchota : «Marchons sur la pointe des pieds pour faireune surprise à Papa.» L'œil brillant, elles hochèrent la tête. Jenny tourna la poignée sans faire de bruit. A suivre