Drapé de l'emblème national, le minuscule cercueil contenant les restes de la petite Nihal a été mis en terre ce matin, à Oran, en présence d'une immense foule choquée, peinée, révoltée. Choquée et peinée devant le destin tragique de l'enfant. Révoltée contre son (ou ses) assassins. C'est une foule immense qui s'est déplacée au cimetière de Ain El Beida pour accompagner la petite Nihal à sa dernière demeure, dans sa ville natale d'Oran. La population a été à la hauteur de l'événement en rendant le plus beau des hommages à la victime. Le cercueil de la défunte a été porté par les éléments de la Protection civile entouré par un impressionnant cordon sécuritaire qui avait du mal à maîtriser la foule qui ne cessait de scander «Allah Akbar», insistant sur l'application de la peine de mort.De nombreux habitants n'ont pas retenu leur colère, leur rage, mais aussi leur incompréhension face à ce nouveau drame qui a montré l'étendue de l'angoisse qui tenaille la société. Compatissant avec la famille de la victime, les habitants de la wilaya d'Oran condamnent fermement cet acte barbare d'un autre âge et ont présenté à la famille de la petite Nihal leurs sincères condoléances dans un climat de tristesse. Alors que des parents, des voisins et des anonymes affluaient vers l'avenue d'Oujda, dans le quartier Emir Khaled (ex-Eckmühl), pour présenter leurs condoléances à la famille Si Mohand, des dizaines de jeunes et moins jeunes, brandissant des images de la défunte avec l'inscription «Je suis Nihal», perturbaient la circulation en appelant les autorités à appliquer la peine de mort contre les tueurs d'enfants. Il y a des jeunes, des moins jeunes, des femmes dont certaines ne peuvent retenir leurs larmes.L'Etat est déterminé à lutter avec tous les moyens contre le phénomène d'enlèvement d'enfants et frappera avec une main de fer toute personne qui tentera à l'avenir de porter atteinte à cette frange de la société...C'est ce qu'a déclaré hier samedi le wali de Tizi Ouzou, Brahim Merad. Lors de son déplacement au village Aït Abdelouahab dans la commune d'Aït Toudert (daïra des Ouacifs) pour présenter «les condoléances de l'Etat» à la famille Si Mohand suite à la perte de la petite Nihal, le wali a rassuré les parents que «toutes les pistes seront exploitées pour faire la lumière sur cette affaire». «Nous n'allons négliger aucune hypothèse et le travail scientifique et technique se poursuit actuellement au niveau local ainsi qu'à l'Institut national de criminalistique et criminologie (INCC) de Bouchaoui pour déterminer les circonstances de ce crime odieux et arrêter son ou ses auteurs», a-t-il précisé. Devant la mère de l'enfant, encore très affectée par le drame, et les citoyens qui plaidaient haut et fort pour «l'application de la peine de mort», le wali a reconnu qu'il s'agit «d'une revendication légitime et la condamnation des auteurs de tels actes à la peine capitale est la première justice qui puisse être faite». Parmi les dizaines de personnes, proches, voisins et citoyens venus soutenir la famille endeuillée dans cette pénible épreuve, beaucoup de voix se sont élevées, appelant en substance à «une réponse forte de la justice» et à «l'application de la peine maximale» à l'encontre du ou des responsables de la mort de la petite Nihal. «Afin que d'autres enfants ne subissent plus les horreurs infligées à Nihal», s'est insurgé un voisin. La confirmation de la mort tragique de la petite Nihal a fait exploser les réseaux sociaux. Les internautes ont réitéré l'appel à l'application de la peine de mort contre les assassins d'enfants. «La peine de mort doit être rétablie dans les cas d'enlèvement, d'agression sexuelle et d'assassinat d'enfant», ont-ils plaidé. D'autres ont appelé à une marche nationale pacifique pour dénoncer cette forme de criminalité qui touche les enfants.