Une famille inconsolable et une population en émoi. Le quartier d'Eckmühl à Oran, où habite la famille de la petite Nihal, décédée dans des conditions atroces à Aït Abdelouahab, dans la commune d'Aït Toudert relevant de la daïra des Ouacifs, à 35 km de Tizi Ouzou, était en deuil. Il attendait l'arrivée dans un cercueil de la fillette, âgée de quatre ans. Des enfants, des femmes, des jeunes et des hommes, venus de partout, pour soutenir la famille de la victime, étaient tous mobilisés devant le domicile mortuaire. «Nous ne connaissons pas la fille, ni ses parents mais nous sommes venus pour présenter nos condoléances à cette famille suite à la mort tragique de leur fille», nous ont dit des femmes et même des enfants rencontrés sur les lieux. Une foule nombreuse a envahi la ruelle où est située la maison familiale de la petite Nihal. Certaines femmes ont pu accéder au domicile mortuaire et présenté leurs condoléances à la grand-mère et aux tantes de Nihal suite à l'annonce faisant état de la date de l'enterrement. Jusqu'à 13h, le convoi qui devait ramener le cercueil de la victime n'était pas encore arrivé à Oran. «Ils n'ont pas encore terminé la procédure pour la récupération du corps. Nous attendons encore l'arrivée du cercueil», nous dira l'oncle de Nihal, devant le domicile mortuaire. A l'intérieur de la maison, le silence règne. La grand-mère ainsi que les tantes reçoivent les proches et aussi des personnes étrangères venues présenter leurs condoléances. Encore sous le choc, elles ne comprennent pas pourquoi on a tué un petit ange. «Pourquoi, pourquoi ?», nous disent les tantes de la victime. «Qu'a-t-elle pu faire pour qu'on l'assassine ainsi ?». Revenant sur les circonstances de la disparition de la petite Nihal, elles racontent que la fillette accompagnait ses parents pour assister au mariage de son oncle maternel. Sitôt arrivée sur les lieux (dans la région des Ouacifs) en matinée, elle est sortie jouer et a disparu en un laps de temps très court. Traumatisés par cette tragédie, les cousins et cousines de Nihal n'osaient même pas mettre le nez dehors hier. Ils sursautaient chaque fois que la porte s'ouvrait. «Nos enfants sont bouleversés. Nous avons peur maintenant pour eux», nous disent les tantes de Nihal qui malgré leur chagrin, restaient sereines. «Nous ne voulons pas que ce qui est arrivé à notre fille se répète. Il faut que tout le monde sache ce qui est arrivé à notre fille. Nous voulons que les assassins de Nihal soient punis pour leur acte. C'est un acte inouï et impardonnable pour lequel nous ne sommes pas prêts à pardonner et nous voulons que la peine de mort soit appliquée pour ces criminels». Un moment d'émotion et de sentiment d'impuissance pour la famille face à cet évènement tragique qu'elle vient de vivre. Dehors, le sujet de l'application de la peine de mort était sur toutes les lèvres. Tout le monde voyait dans l'application de la peine capitale un remède contre ces kidnappings d'enfants innocents. «Nous ferons tout pour pousser à l'application de cette loi», disaient certains. D'ailleurs, certaines personnes qui ont fait le déplacement jusqu'à la maison de la victime étaient pour une campagne de sensibilisation sur cette mesure et pour exprimer sa position dans la rue. Jusqu'à 15h30, la famille attendait encore l'arrivée du cercueil pour l'enterrement. Le père de la défunte, Mokrane Si Mohand a confirmé à l'APS, à partir de Tizi-Ouzou, lors de la visite du wali de Tizi-Ouzou, venu présenter ses condoléances et celles des pouvoirs publics aux parents de la victime :»Nous sommes toujours dans l'attente de la remise du corps par l'autorité compétente. L'enterrement aura lieu à Oran.» Encore sous le choc, 48 heures après la confirmation de la mort de sa fillette de 4 ans, M. Si Mohand n'avait pu préciser hier le jour de l'enterrement.»Cela interviendra dès finalisation des formalités d'usage. La mise en terre pourrait avoir lieu soit ce samedi après la prière d'El Asr ou au plus tard demain dimanche», a confié une source locale à l'APS à Oran. Finalement, l'enterrement aura lieu aujourd'hui. Des expertises effectuées par l'Institut national de criminalistique et de criminologie de Bouchaoui (INCC) avaient confirmé jeudi dernier que les ossements retrouvés au village Mechrek d'Aït Toudert, dans la daïra de Ouacifs, appartenaient à la petite Nihal Si Mohand, selon le procureur de la République près le tribunal des Oaucifs, Fodhil Takharoubt. Il a rappelé, lors d'un point de presse, que la petite Nihal avait disparu le 21 juillet dernier alors qu'elle se trouvait devant le domicile familial au village Aït Abdelouahab, dans la commune d'Aït Toudert relevant de la daïra des Ouacifs, et qu'un plan national a été actionné juste après la plainte déposée par ses parents pour faire face à la situation.