Son enterrement aura lieu aujourd'hui à Oran. La disparition de la petite Nihal a provoqué un choc tel que tout le monde réclame, encore une fois, l'application de la peine de mort contre les monstres qui tuent des enfants. De nombreuses personnes se sont rassemblées, hier après-midi, devant le domicile de la famille Si Mohand, à Oran, pour exiger l'application de la peine capitale contre le ou les auteurs de l'assassinat de la petite Nihal. Alors que des parents, des voisins et des anonymes affluaient vers l'avenue d'Oujda, dans le quartier d'Eckmühl, pour présenter leurs condoléances à la famille Si Mohand, des dizaines de jeunes et moins jeunes, brandissant des images de la défunte avec l'inscription "Je suis Nihal", perturbaient la circulation en appelant les autorités à appliquer la peine de mort contre les tueurs d'enfants : "C'est abject ! Les kidnappings et assassinats d'enfants se multiplient et les autorités ne font rien. Je viens de présenter mes condoléances à la grand-mère de la petite, elle est dans un triste état. C'est déchirant !" dénonce cette dame en joignant sa voix à toutes celles qui réclament la peine de mort.
"Nous sommes tous Nihal" En retrait de cette effervescence, des proches de Nihal, debout devant la maison jaune, écoutent les voisins qui viennent leur témoigner leur compassion et leur soutien. "Il faut les tuer, ce sont des monstres ! Il faut être un monstre pour tuer de la sorte un enfant innocent !" lance un quadragénaire, outré de voir que "les autorités sont incapables de contrer le phénomène des kidnappings". Les membres de la famille Si Mohand se contentent de remercier leurs visiteurs et de donner les quelques informations dont ils disent disposer sur la date de l'inhumation de la défunte. "Le corps est toujours à Alger... Normalement, l'enterrement est pour demain (aujourd'hui dimanche, ndlr) mais nous n'en sommes pas sûrs... Il faut encore attendre pour savoir...", explique un oncle de Nihal. À mesure que le temps passe, la foule grandit aux alentours de la maison des Si Mohand. Il y a les jeunes du quartier populaire mais aussi et surtout des femmes dont certaines ne peuvent retenir leurs larmes. "Il faut que tous les Oranais sortent dans la rue pour dénoncer leur rejet des kidnappings... Personne n'a le droit de toucher aux enfants... C'est ignoble", crie une femme à la cantonade. Et de fait, beaucoup appellent les Oranais à assister en masse aux funérailles de la petite Nihal et à exprimer leur colère face aux allures inquiétantes que le phénomène des kidnappings a prises ces dernières années. Depuis l'annonce de la disparition de Nihal Si Mohand, les Oranais retenaient leur souffle dans l'espoir d'une issue heureuse. Avec la nouvelle de sa mort — qui s'ajoute à la longue liste des enfants kidnappés, violentés ou tués —, ils laissent éclater leur colère et leur indignation. "C'est à l'Etat de prendre les mesures qu'il faut. Il y en a marre !" ont-ils crié aujourd'hui devant la maison des Si Mohand. S. Ould Ali